Le Global Media Campaign to end MGF, en collaboration avec l’ambassade des États Unis en Guinée, a lancé ce jeudi 8 juin la campagne médiatique mondiale pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. C’est à travers une conférence débat à Conakry, dans le but d’accélérer l’abandon des mutilations génitales féminines, que des activistes, journalistes, bailleurs de fond et autres, ont discuté autour du thème : « protégeons nos filles de l’excision pendant ces vacances scolaires en Guinée. »
L’objectif principal de cette activité est de replacer la lutte contre les MGF au cœur des priorités de la société civile guinéenne, surtout en cette période de vacances.
Dans son discours de bienvenue, le Coordinateur National de Global Media Campaign to end MGF, a tenu à remercier l’ambassade des États-Unis en Guinée pour son implication à la réussite de cette initiative, avant de revenir sur l’objectif de la campagne. « L’objectif recherché de cette campagne est d’être auprès de la communauté pendant ces vacances, afin de lancer une campagne nationale contre les mutilations génitales féminines à travers l’implication des médias. Nous comptons protéger les filles contre cette pratique en Guinée pendant ces vacances. Nous comptons organiser courant juin, une autre rencontre pour lancer une académie de formation non seulement des activistes en première ligne, mais aussi des journalistes. Les former sur comment il faut réaliser les campagnes médiatiques contre les mutilations génitales féminines. » Affirme Antoine Fassou Loua.
Cette rencontre d’échanges entre les acteur(trices) qui œuvrent dans la lutte contre cette pratique néfaste et les participant(e)s, s’est inscrite dans le cadre du démarrage des nouveaux cycles de subventions d’action directe pour les médias (DAG), qui visent à maintenir et à créer une dynamique autour du mouvement anti-MGF par le biais de campagnes médiatiques à court terme.
Dr Joseph Telliano médecin spécialiste en santé sexuelle reproductive et panéliste, explique ici les MGF. « La mutilation génitale féminine constitue ce qu’on appelle l’ablation de la partie génitale externe de la femme et aussi toute atteinte portant sur la partie génitale de la femme en dehors des raisons médicales. Vous devez retenir que, les mutilations génitales féminines ont des conséquences sévères, graves qui peuvent compromettre la vie génitale de la fille ou la femme. Cette pratique peut faire souffrir des femmes âgées des complications lors de l’accouchement, elles (mutilations) peuvent entraîner la stérilité. » Dit-il.
À la question de savoir si les mutilations génitales féminines sont une obligation religieuse, Imam Bourama Camara, responsable religieux et panéliste, confie que les mutilations génitales féminines sont un acte coutumier et non une obligation religieuse.
« Les mutilations génitales féminines ne sont pas condamnées par la religion musulmane et ce n’est pas un acte d’adoration non plus. Les mutilations génitales féminines sont un acte coutumier qu’on a connu et cette pratique se faisait avant l’islam. Il y’a beaucoup de femmes musulmanes qui ne sont pas excisées. Cette pratique n’apporte rien à l’islam. » Martèle l’imam.
Il est à préciser que cette conférence a été animée aussi par du slam, un panel et des échanges. Cependant, cette campagne ne s’arrêtera pas à Conakry, elle sera menée sur toute l’étendue du territoire national selon les initiateurs.
Moussa Konaté pour actu-elles.info