Dans un mémorandum que les Amazones de la Presse Guinéenne ont adressé aux député.es de l’assemblée nationale de Guinée, ces journalistes féministes dénoncent, donnent des statistiques et des recommandations sur le viol dans leur pays. Elles ont fait ce document pendant des semaines et l’ont fait relire par un grand avocat guinéen, avant de le déposer ce 05 octobre au secrétariat général de l’ANG.
Dans ce mémorandum, les Amazones de la Presse Guinéenne dénoncent le viol, en particulier celui sur mineure qui est recrudescent dans leur pays. D’après leurs recherches, elles ont trouvé que “cette année seulement, du 17 février au 15 juillet 2020, 28 cas de viol sur mineures dont 20 déférés devant les tribunaux de Mafanco, de Dixinn et de Coyah, ont été enregistrés par la Brigade Spéciale de Protection des Personnes Vulnérables de la Gendarmerie. Elle affirme que l’âge de ces victimes varie entre 2 à 16 ans. En 2019, selon le site africvisionguinee.com, 383 cas de viols ont été enregistrés à Kindia. Parmi ces 383 cas, seulement 12 cas ont été jugés. Le site kalenews.com dans un article publié le 22 juillet 2020, rapporte que les statistiques semestrielles nationales que l’OPROGEM avait en ce moment, étaient 148 cas de viol.”
Après avoir affirmé que la majorité des victimes ont été violées par leurs proches et le problème est réglé à l’amiable, elles rappellent des textes de lois sur le viol en Guinée, en Afrique et dans le monde. Ensuite, les Amazones de la Presse Guinéenne font 9 recommandations:
1- L’adoption de la castration chimique de tous les violeurs;
2-Que la prise en charge des premiers soins des victimes soit gratuite dans tous les centres hospitaliers de la république de Guinée ;
3- La prise en charge psychologique des victimes;
4- La construction d’un centre de réinsertion des victimes de viol ;
5- Qu’il y’ait des ressources financières et matérielles pour que le service chargé à l’identification des victimes puisse travailler convenablement ;
6- Que le viol figure parmi les peines les plus sévères du code pénal ;
7- Qu’il y ait une enquête plus approfondie sur les cas du viol et que l’identité des victimes soient protégées ;
8- De punir juridiquement toute personne qui voudra arranger un problème de viol à l’amiable ;
9- Que les coupables paient pour leur crime à la hauteur de leur forfaiture quel que soit leur statut ou le lien avec la victime.
Après le dépôt du mémorandum au secrétaire général de l’ANG avant la plénière, les Amazones de la Presse Guinéenne ont attendu la fin de la plénière qui était solennelle selon le secrétaire général, pour discuter avec certain.es député.es. Une manière de sensibiliser, écouter et se rassurer du suivi de leur cris de cœur. Affaire à suivre donc!
Aminata Diallo