Le fléau de mariage précoce et forcé qui existe toujours au sein des communautés guinéennes reflète largement un manque de compréhension et de prise de conscience au niveau des parents, malgré de nombreuses campagnes de dénonciation et de sensibilisation dans tous les domaines notamment celui musical. C’est le cas de l’artiste chanteuse Halima Bah qui dénonce et sensibilise à travers son art.
L’artiste Halima Bah, connue pour ses messages poignants et éducatifs, avoue que ses musiques sont toujours basées sur les réalités de la société. Dans le son intitulé « ko odho mi faala », sorti en 2014, Halima Bah en racontant son vécu, a véhiculé des conseils faisant sensation à cette époque. Elle témoigne elle-même avoir reçu beaucoup de retours positifs: « mon premier son sur le mariage, je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse un tel succès, mais j’étais étonnée des retours . Les mélomanes de tous les âges ne pouvaient plus s’en lasser de par le scénario dans le clip et les paroles. Dans la musique, j’ai chanté ma déception. À l’époque j’avais un cousin et nous étions amoureux mais nos parents n’ont pas accepté le mariage, j’étais abattue » a t’elle confié .
Pour avoir eu du succès, elle décide donc de remixer ce son en changeant les paroles. Le son « Força djomba », un titre sorti en 2018 soit 4 ans après, a également reçu des éloges. Dans ce son, elle clame avoir réussie sa mission de sensibilisation et promet de continuer la lutte :« Le son força djomba, il faut signaler que ce n’est pas moi, c’est l’histoire de ma cousine avec qui je vivais à Labé en ce temps. Personnellement, je n’ai jamais été victime de mariage précoce et forcé, mon mari je le voulais donc j’ai assumé tout ce qui s’en est suivit. Par contre chez nous au village, dans les préfectures et sous préfectures du Fouta, je constate beaucoup de cas. Donc voilà ce qui m’a motivée à chanter ceci. On a pas atteint encore l’objectif mais moi je suis heureuse d’avoir contribué à changer des mentalités, à sensibiliser et à me battre pour ce combat. Je continuerai toujours de le chanter, de le dire dans mes interviews et sur mes réseaux sociaux. »
Engagée à utiliser son art au service du monde et convaincue de la portée de ses œuvres, Halima Bah se sent heureuse de pouvoir contribuer à l’éradication du phénomène de mariage précoce et forcé au sein des communautés en Guinée.
Kadiatou Bachir Diallo