Mariage précoce : à la rencontre d’une victime !

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En Guinée, le mariage d’enfants continue toujours de sévir dans certaines localités malgré l’existence des textes de lois qui l’interdisent. La plupart des enfants données en mariage très tôt ne peuvent qu’être soumises et vivre un calvaire jusqu’à frôler la mort. Ismatou Bah en est un exemple palpable. 


Elle explique comment, à son jeune âge ,elle a pu être mariée :« En 2016, pendant que j’avais seulement 15ans on m’a annoncé que je devais me marier la semaine prochaine, toute la famille était enthousiaste. Ma maman un peu réticente mais elle n’y pouvait rien. Quand le jour est arrivé, très tôt le matin on m’a réveillée pour les rituels, mes grandes sœurs étaient venues pour l’occasion. C’était normal ce qui se passait parce que mes sœurs aussi sont passées par là. Après la petite cérémonie, je suis allée chez mon mari à Lafou, un village voisin. » Raconte t’elle. 

Elle continue :« Mon mari est jeune et débrouillard, pour cela mes parents disaient que je suis chanceuse. Chaque mercredi, jour du marché hebdomadaire, on allait ensemble revendre des condiments et rentrer à la maison. Tout allait bien jusqu’à ce que je tombe enceinte et que je fasse une première fausse couche. Dans la même année, j’ai eu deux fausses couches, dû à mon jeune âge et tous les travaux champêtres. Je suis tombée gravement malade. J’aurai pu y rester mais j’ai eu la chance de ma vie. Une amie partie pour les vacances au village m’a aidée à fuir et venir à Conakry. Aujourd’hui je pars à l’école et le soir je fais de la couture pour pouvoir survivre ». Se réjouit elle. 

Selon plusieurs témoignages, la pauvreté et le manque d’éducation sont à la base de cette pratique. Il existe des milliers de jeunes filles comme Ismatou dans les communautés, la majorité vivant en milieu rural. 

Kadiatou Bachir Diallo

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