Le 25 novembre, la communauté internationale s’unit pour observer la Journée Internationale pour l’Élimination des Violences à l’Égard des Femmes, un moment crucial pour sensibiliser et mobiliser contre un fléau persistant qui touche des millions de femmes à travers le monde. À cette occasion, l’ONG AMALI a projeté un film documentaire poignant qui donne la parole aux femmes victimes de violences, tout en incluant des interventions de religieux, de médecins et de policiers, visant à dénoncer ces atrocités.
La présidente de l’ONG Amali pour l’émancipation des femmes, Houray Bah, a déclaré : « Suite à une enquête que nous avons menée sur un échantillon de 500 femmes, unanimement au sein de l’ONG, on a jugé nécessaire de réaliser un documentaire. En général, la télé est un moyen de communication dans notre société, c’est comme ça que nous avons décidé de mettre en place ce documentaire, pour des fins de sensibilisation. »
Les résultats de cette enquête sont alarmants. Houray Bah a révélé que « plus de 90% avaient été victimes de violences, de plusieurs types de violences, mais le numéro un après l’excision était les violences conjugales et les viols en Guinée. » Ces données ont conduit à la décision de centrer le documentaire sur ces deux problématiques majeures.
L’un des défis majeurs rencontrés lors de la réalisation du film a été d’obtenir le témoignage des survivantes. Houray Bah a partagé son expérience en déclarant : « Le plus difficile a été d’avoir les victimes qui acceptent de témoigner, les survivantes. » Ce témoignage met en lumière la difficulté de parler des violences subies et l’importance de créer un espace sécurisé pour ces femmes.
Juan José Villa-Chacon, chef de coopération de l’Union européenne, a souligné l’importance de sensibiliser la population sur les droits humains : «C’est toute une série d’activités qu’on organise pour sensibiliser les populations sur les questions des droits humains. En Guinée, c’est surtout une question des droits des femmes. C’est ce qu’on a vu aujourd’hui avec ce documentaire. »
Malgré les efforts déployés, la situation reste préoccupante. Villa-Chacon a ajouté : « Malgré les efforts fournis par l’État, notamment à l’Union européenne, cette problématique continue à perdurer. C’est un combat de longue haleine, ce n’est pas demain qu’on va finir ce problème. » Il a également insisté sur l’importance de l’éducation : « Comme un des intervenants a dit, c’est avec l’éducation qu’on doit commencer, pas qu’à l’école, mais aussi dans les foyers. »
Les témoignages d’invités présents à l’événement témoignent de l’impact émotionnel du documentaire. Kadiatou Tounkara a partagé son ressenti : « J’ai beaucoup d’émotions, j’ai appris certaines choses dont je n’avais pas conscience avant et ça me donne aussi à réfléchir et à apporter mon grain de sel dans la lutte contre les violences faites aux femmes. »
Ce documentaire, en exposant la dure réalité des violences faites aux femmes en Guinée, constitue un appel à l’action et à la solidarité. Il rappelle à chacun-e l’importance de s’engager dans cette lutte pour l’égalité et la dignité des femmes.
Hawa Soumah