Elle se définit comme une femme qui ose et qui vient avec de nouvelles idées pour développer la Guinée. Marie Madeleine Valéry Dioubaté, a créé la surprise en se présentant à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Présentée par le Parti des écologistes de Guinée (PEG), elle entend mener une campagne de porte-à-porte pour convaincre ses électeurs.
Notre confrère VisionGuinee.info est allé à sa rencontre mardi soir à son domicile.
Née à Kankan à la fin des années 60, Marie Madeleine Dioubaté est la fille d’un membre fondateur du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et d’une mère française. Diplômée en commerce, elle est spécialisée dans la gestion. Active dans le secteur agricole et minier depuis plusieurs années en Guinée, la candidate à la présidentielle du 11 octobre a exercé en tant que consultante, lobbyiste et leader associative œuvrant dans l’humanitaire, puis entrepreneure.
Elle a baigné dans la politique très tôt à travers son père qui quitta la Guinée pour s’exiler en Côte d’Ivoire. Celui-ci se lancera dans les mouvements d’opposition et fondera le RPG dirigé par un certain Alpha Condé, avec qui il se séparera en 1995 pour des divergences d’opinions.
Marie Madeleine Dioubaté dit avoir pris le temps de réfléchir avant de descendre dans l’arène politique. ‘’Je ne suis pas une politicienne. Je suis une technicienne et je représente une nouvelle génération qui vient avec des idées. Je veux donner quelque chose à mon pays. Je suis venue pour des projets concrets. Je ne suis pas là à raconter ma vie’’, se décrit-elle.
C’est à Paris, qu’elle a annoncé sa candidature à un leader politique non des moindres. Mais celui-ci, confie-t-elle, ne pensait pas qu’elle pouvait aller jusqu’au bout. ‘’C’était sans me connaître. Quand je m’engage dans un projet, j’y vais jusqu’au bout’’, raconte-t-elle, très souriante.
Si parmi les huit prétendants ayant déposé leur candidature pour le fauteuil présidentiel, Marie Madeleine, est méconnue du grand public, elle au, contraire, connait la Guinée et les Guinéens. ‘’Quand les gens me disent que je ne connais pas la Guinée, ils se trompent. Je connais très bien la Guinée’’, soutient Marie Madeleine. La preuve, dit-elle, ‘’j’ai fait venir des investisseurs en Guinée. Plus de 60 entreprises et pas n’importe lesquelles. Si je me suis engagée en politique, c’est parce que j’ai honte de voir la Guinée dans cet état. C’est un bidonville où les gens vivent dans la pauvreté. Entre nous, très peu de gens vivent dans une maison correcte. Donc, on a un travail considérable à faire’’.
Au temps du CNDD, avec Dadis et le général Konaté, dame Dioubaté a fait venir des investisseurs étrangers. ‘’On voulait sauver la Sotelgui et installer la 4G dans notre pays. La Guinée aurait été le premier pays d’Afrique à se doter de la 4G. Malheureusement, on nous a bloqués. On a mis des bâtons dans nos roues’’, déplore-t-elle, estimant qu’ “ il fallait donc que je m’engage en politique pour éviter que le pays ne sombre’’.
Du travail, rien que le travail. C’est tout ce qu’elle ambitionne pour son pays et ne le cache pas. ‘’On a beaucoup à faire en Guinée dans tous les secteurs : l’’éducation, la formation professionnelle, la santé, le commerce. Il faut qu’on travaille et on n’a pas le choix’’, indique-t-elle.
Elle se dit révoltée par la misère dans laquelle végète la population guinéenne. ‘’Les guinéens vivent avec moins de 1,25 dollars US par jour’’. Or, souligne Marie Madeleine Dioubaté, ‘’on peut combattre la pauvreté en donnant le minimum au peuple. Quand on a dit qu’on a donné de l’électricité aux populations, c’est une obligation pour un Etat comme un père de famille qui doit nourrir ses enfants. On a l’obligation de fournir l’eau courante, l’électricité, un minimum d’infrastructures de base, un système éducatif performant, un système de santé efficace. Si on ne peut pas faire, pourquoi rester au poste de président de la République ?’’
Sur ses chances de se faire élire, la candidate du PEG a une stratégie. ‘’La politique ne se fait pas avec de la mamaya ou dans un bureau. Elle se fait sur le terrain avec du porte-à-porte. Je n’ai pas peur d’aller dans la brousse, pas non plus peur d’aller vivre près des populations dans des coins reculés de l’intérieur du pays. Je le fais déjà’’, revendique la candidate du PEG à la présidentielle du 11 octobre.
Parlant de ses challengers, elle estime que les autres ne développent pas des projets. ‘’Ils veulent juste s’assoir sur un fauteuil (présidentiel), alors qu’on ne se bat pas juste pour avoir une chaise ou un fauteuil. Il faut plutôt se battre pour mener un projet pour le peuple et le rendre possible une fois élu’’.
Puis, elle promet : ‘’si je suis élue, je planifie dès le début de mon mandat la construction de 20.000 logements sociaux. Je tiens aussi à la promotion de la femme dans notre pays. Vous pouvez compter sur mon engagement pour mettre en place des structures où l’alphabétisation et l’éducation permettront aux femmes de participer à l’économie locale et nationale dans la vie politique’’.
Marie Madeleine Valéry Dioubaté n’oublie pas les femmes qu’elle compte inscrire à l’école de la politique. ‘’On va se battre pour que les femmes s’intéressent beaucoup à la politique parce que ce sont elles qui ont contribué à l’indépendance de ce pays. Elles sont aussi le pilier du développement de notre pays, mais sont laissées pour compte’’.