Place de la femme dans les instances de prises de décisions : « On n’a pas demandé que les hommes cèdent la place, nous voulons juste avoir… »

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En Guinée comme dans beaucoup d’autres pays dans les quatre coins du monde, les femmes se battent à bras le corps pour avoir leurs places dans les instances de décision. En Guinée les femmes représentent plus de la moitié de la population, mais elles sont peu représentées dans tous les domaines où les décisions se prennent. A l’approche des élections communales et communautaires, des femmes plaident pour que la gente féminine ait au moins 30% de représentativité dans les listes électorales.

Mme Bah Hadja Fatoumata Yébhé de la Coalition Nationale de Guinée pour les Droits et la Citoyenneté des Femmes, (CONAG/DCF) et Mme Fatoumata Binta Barry de l’Union des Forces Républicaines (UFR), nous parlent ici du pourquoi l’absence des femmes dans les instances de prises de décisions.

comité de plaidoyer2
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« Les femmes ont un sentiment d’infériorité, c’est pourquoi elles n’ont pas leurs places dans tous les domaines. Elles doivent se battre et oser réclamer leur place, elles doivent avoir confiance en elles, » dixit Mme Fatoumata Binta Barry.

Pour sa part, Mme Hadja Fatoumata Yébhé confie qu’elles ont des préoccupations comme être électives, être gouverneures, être maires, être tout ce qu’on peut imaginer, car « la femme est capable. Nous nous battons pour avoir tout ça, mais quelque part on ne l’a pas parce qu’on manque de soutient. Si non les femmes se battent, elles sont de grandes mobilisatrices, mais ils les manquent un peu le leadership. Mais nous sommes dans cette lancée (plaidoyer pour la nomination des femmes sur les listes de candidatures NDLR) pour que les femmes comprennent que nous aussi on peut prendre le devant, on peut être au même niveau que les hommes. On n’a pas demandé que les hommes cèdent la place, nous voulons juste avoir de la place à coté ».

Les femmes sont elles des simples animatrices dans les partis politiques ?

« Dire que les femmes sont dans les partis politiques juste pour animer, est une perception de tout le monde. Parce que jusqu’aujourd’hui, peut être que les femmes n’ont pas fini de comprendre la raison pour laquelle nous sommes en train de nous battre. C’est pour vraiment l’émancipation de la femme, pour l’épanouissement de la femme que nous nous battons, » affirme Mme Bah.

De continuer, Mme Bah de la CONAG/DCF, rappel que les femmes constituent la bonne majorité de la population, « nous constituons le plus grand électorat. Nous sommes au niveau des partis politiques, au niveau de la société civile. Nous avons fait beaucoup d’activités dans le but de relancer la femme, de motiver les femmes pour qu’elles prennent en comptent leur responsabilité. Nous voulons qu’on prenne les femmes en considérations à tous les niveaux. Les femmes ne sont pas là juste pour accompagner les hommes, » a-t-elle martelé.

Parlant d’analphabétisme Hadja Fatoumata Yébhé répond que ce n’est pas un handicap chez les femmes pour avoir des postes de responsabilité, car il y a aussi des hommes analphabètes, d’après elle. Il y a des femmes analphabètes qui peuvent faire ce qu’une femme intellectuelle ne peut pas faire, rajoute Mme Bah.

Aminata Pilimini Diallo

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