Ami Traoré écrivaine ivoirienne, de retour en Guinée pour les 72 heures du livre, a deux romans à son actif, le premier roman c’était « le couteau brulant », qui traite sur le thème des mutilations génitales féminines, communément appelé excision, le deuxième, « cachée derrière le mur », qui traite sur les violences faites sur les femmes.
Qu’est ce qui se cache derrière ce mur ?
« Je reste toujours dans la même mouvance, c’est la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Mais pour ce roman c’est spécialement aux femmes ».
Dans ce deuxième roman, Aminata Traoré ou Ami Traoré soulève des questions, notamment « Est-ce que parce qu’on est une femme intellectuelle qu’on a la peau de la violence ? Est ce que c’est seulement des femmes analphabètes qui sont violentées ? Est ce nous même on est victime de violences conjugales, de viol, de mariage forcé ? Est ce qu’on peut prendre certaines décisions ? Est ce que si parce que si je suis riche et que mon mari est pauvre, est ce qu’on peut se marier ? Est ce que si je suis musulmane, mon mari est chrétien est ce qu’on peut se marier ? Donc c’est beaucoup de questions que je pose, alors je demande à tous les lecteurs d’acheter ce livre et de voir qu’est ce qui se cache derrière ce mur, est ce qu’on peut briser ce mur ? Quand on reste derrière ce mur qu’est ce qu’on en trouve, quelles sont les conséquences ? »
Cette écrivaine ivoirienne, soulève aussi un problème dans ce livre, qui est « les grossesses non désirées », parce que selon elle, « si nous voulons beaucoup de femmes dans nos instances de décision, il faut que ces filles terminent leurs études et lorsqu’elles ont une grossesse elles ne peuvent pas terminer, elles sont obligées d’arrêter ».
Elle a écrit ce livre c’est surtout pour parler de la vie des femmes, pas de la sienne seulement. « J’ai assisté beaucoup de femmes victimes de violences à travers des ONG dans les quelles j’évolue. J’ai côtoyé des femmes qui ont été touchées par leur amour propre mais qui ont continué d’être joyeuses. Et c’est cette voix là que je voulais faire porter à travers cette œuvre. Le premier roman, la victime de mutilation génitale a parlé, mais pour ce deuxième roman, je pense que c’est l’écrivaine qui a parlé et qui a décidé de donner la parole aux autres femmes. Pour avoir un pays développé et émergent, je pense qu’on a besoin aussi de la femme. On n’a pas besoin de passer tout son temps à l’hôpital, à pleurer sur son sort et je pense que le livre est un moyen de sensibilisation, » a-t-elle dit.
Parlant de violences faites sur les femmes, Hami Traoré généralise, « quand on dit Cote d’Ivoire, Guinée, Mali, ce sont les mêmes considérations. Généralement dans ces pays, les femmes subissent des violences à la maison et on les dit de ne pas en parler, ça fait partir du foyer. Lorsqu’on on est victime de viol comment franchir ce pas pour aller au commissariat et dire j’ai été violée. Parce que par moment on se culpabilise et on dit est ce que l’auteur sera puni ? »
Mme Aminata Traoré exhorte tous les dirigeants du monde à lutter contre les violences faites sur les femmes. « On espère que les lois qui sont votées soient appliquées. Il ne s’agit pas de voter des lois mais surtout de les appliquer. A tous les dirigeants africains et du monde je demande de mettre des stratégies pour la protection de la femme ».
Le roman « Cachée derrière le mur » est en vente aux 72 heures du livre sous le stand d’harmattan Guinée à 72.000 francs guinéens.
Aminata Pilimini Diallo