Une vie très difficile à surpasser, mais obligées de la vivre car les enfants sont là, c’est la routine de plusieurs femmes de nos jours. Un mari polygame qui ne travail pas bien, mais qui refuse aussi de partager le peu qu’il gagne avec sa femme et les enfants de celle-ci, est aussi le caractère de plusieurs hommes de nos jours. À cet effet, Mme Barry nous explique ses trente années de mariage dans la galère et la douleur :
Mariée très jeune, elle est aujourd’hui mère de cinq enfants. Mme Barry nous retrace sa vie en sanglots « j’avais vingt ans lorsque j’ai été choisie par ma belle sœur pour un mariage qui m’a couté très chère. Au début je m’entendais bien avec mon mari, mais tout ce bonheur a duré pendant un an. Il était marié mais était en guerre avec sa femme, donc lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant, cette femme est revenue. Tout le malheur a commencé de là, jusqu’à nos jours. J’ai toujours voulu le divorce, mais mon père s’est catégoriquement opposé, parce qu’il ne voulait pas que mes enfants disent à l’avenir que j’ai abandonné leur papa pour sa pauvreté. Donc je suis restée jusqu’à maintenant.»
De poursuivre, Mme Barry nous explique que c’est à cause de son métier qu’elle a survécu « dès la naissance de mon premier enfant, je me suis dit de prendre les choses en main car le jour de son baptême la moitié de la dépense j’ai contribué, d’ailleurs tous mes autres enfants leur baptême ont été ainsi. Donc avec ça je me suis dit de développer mon métier, pour que je puisse prendre soins de moi et mes enfants. Avec le peu que j’avais et avec la complicité de mes parents, j’ai travaillé. J’ai pris soins de mes enfants en les envoyant dans des écoles privées, pour qu’ils aient une bonne formation. Quand ils tombent malades c’est moi qui dépense tout, sans aucun sou de leur père, c’est moi qui les habille, qui les nourris, les soigne, tout et tout. Aucun membre de la famille de mon mari ne m’a soutenu. Même les enfants de ma coépouse sont de fois sous ma responsabilité, car je ne peux pas leur voire souffrir ainsi. Mais avec toutes ces choses leur père est ingrat envers moi, » renchérit-elle.
Mme Barry a enduré beaucoup mais elle se réjouit aujourd’hui, « Dieu merci aujourd’hui mes enfants ont grandi, trois ont fini les études, les deux parmi eux travaillent et l’un se trouve en Europe. Même si leur éducation m’a couté très chère avec des montées et descentes, des souffrances et difficultés, j’ai été insultée, frappée et honnie tout ça pour leur donner une bonne éducation pour qu’ils deviennent ce qu’ils sont aujourd’hui, maintenant ils ont commencé à prendre soins de moi, » se réjouit-elle.
Avec toute l’expérience que Mme Barry a, elle conseille les autres femmes « c’est vrai que j’avais voulu divorcer, j’ai beaucoup souffert, mais aujourd’hui tout a changé. Donc je demande à toutes les femmes qui mènent une vie comme j’ai mené, de pardonner, rester courageuses mais aussi se battre en faisant un métier petit qu’il soit. Prier et chercher de l’aide en étant sincère et honnête, » clôture Mme Barry avec un sourire qui encourage.
Aminata Diallo.