Milieu carcéral : assistance judiciaire en faveur des femmes et mineurs en Guinée

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La Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme (LIGUIDHO), a officiellement clôturé ses activités du projet d’Assistance juridique et judiciaire en faveur de 150 femmes et mineurs démunis, vivant en milieu carcéral en Guinée, ce mercredi 31 aout à la maison de la presse de Conakry.

Maitre Bamba accompagné de ses partenaires
Maitre Bamba accompagné de ses partenaires

Ses activités visant les maisons centrales de Conakry et de Labé une préfecture de la Guinée,  ont été  officiellement lancées à Labé en mai dernier pour une durée de trois mois.

Ce projet résulte de plusieurs constats de la LIGUIDHO dans les prisons guinéennes et en particulier dans les maisons centrales de Conakry et de Labé « qui battaient, en février dernier, le triste record en matière de durée de détention provisoire. Car, on y enregistrait parfois dix ans voire plus de   détention préventive. Les détenus en attente de leur jugement étaient plus nombreux que ceux  déjà jugés, et ce, au mépris des normes juridiques en la matière, » dixit Maitre Emmanuel Bamba président de la LIGUIDHO.

Des  instruments juridiques internationaux applicables en Guinée encouragent des protections spécifiques concernant les couches vulnérables. « C’est le cas de l’Ensemble des règles minima des Nations Unies concernant l’administration de la justice pour mineurs, appelé Règles de Beijing de 1985 et des Règles des Nations unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquantes appelées Règles de Bangkok de 2010,  » rappel Maitre Bamba, avant de continuer.

« Ces divers instruments juridiques nationaux et internationaux prévoient une séparation entre les différentes catégories de personnes détenues, notamment entre hommes et femmes, adultes et mineurs, puis entre condamnés et détenus provisoires et entre accusés et prévenus. Ils encouragent également le droit au respect de la dignité humaine, le droit d’être jugé dans un délai raisonnable et le droit à un procès équitable dans lequel le droit à la défense est garanti ».

En dépit de ce cadre juridique qui protège les droits fondamentaux des détenus, la LIGUIDHO a constaté que dans la pratique, des mineurs partageaient les mêmes cellules que les majeurs aussi bien que des femmes qui partageaient les mêmes couloirs ou vérandas que des hommes.

La LIGUIDHO constate que  dans les prisons guinéennes plus particulièrement celles de Conakry et de Labé, la capacité d’accueille est largement dépassée et que la surpopulation carcérale due à la lenteur des procédures et à l’exigüité des prisons est une évidence. Elle martèle, que  la majorité des détenus vulnérables comparaissent devant les juridictions sans l’assistance d’un avocat « ce qui rejaillit négativement sur leur droit à la défense ».

Grâce à ce projet, la LIGUIDHO a pu contribuer à mettre fin à certains cas de « détention arbitraire » qui existaient à la Maison centrale de Conakry et de Labé, telle que la privation de liberté en l’absence de titre de détention ou en cours de validité. Au moins 10 femmes et 21 mineurs ont pu recouvrer leur liberté à titre provisoire ou définitif, grâce à ce projet.

La LIGUIDHO voudrait recommander, en lieu et place des mesures privatives de liberté, qu’il soit encouragé les mesures alternatives comme la mise en liberté provisoire, le placement sous contrôle judiciaire et les travaux d’intérêt général qui présentent de nombreux avantages. « Car elles permettent de lutter contre la surpopulation carcérale, de réduire les frais d’entretien des détenus et d’améliorer par conséquent les conditions de détention. Les alternatives à la détention permettent également, selon la LIGUIDHO, de limiter au maximum le contact entre les délinquants primaires et les délinquants dangereux, ce qui réduit les risques de récidive. Enfin, elles facilitent la réinsertion sociale des condamnés,»  a proposé maitre Bamba.

banderole de la LIGUIDHO
banderole de la LIGUIDHO

Des femmes en prison à la place de leurs maris

A Labé des femmes sont incarcérées parce que leurs maris sont accusés mais ont fuit. Donc elles croupissent à la place de leurs maris, même si certaines sont nourrices et allaitent leurs enfants en prison.

De 150 à 168 femmes et mineurs, l’équité y est

Au début, la LIGUIDHO et son partenaire, le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) avaient prévu 150 femmes et mineurs pour aboutir à des résultats concrets. Mais vu que le besoins se faisait sentir, ils sont allés jusqu’à 168 femmes et mineurs.

Parmi les 150 qui étaient prévu, les 100 étaient pour la maison centrale de  Conakry, et les 50 à Labé. Au niveau de Conakry, dans les 100 il était  prévu que les 50 soient des femmes et les autres 50 aux mineurs. Labé également il était prévu l’équité, donc 25 pour les femmes, 25 autres pour les mineurs.

A savoir si parmi les mineurs il y avait des petites filles, la LIGUIDHO confie qu’une bonne d’un ancien ministre, croupit à la maison centrale de Conakry et  est accusée d’avoir volé de l’or. Ainsi, la LIGUIDHO a pris l’engagement d’assurer sa défense, car « depuis qu’elle est en prison elle ne reçoit pas de visite, qui est un droit, » dixit maitre Bamba Emmanuel.

Aminata Diallo

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