Pour commémorer cette journée internationale contre les violences faites aux femmes , comme il est de coutume dans ce pays, en Guinée bien sûr, les discours tombent et les actions restent suspendues on ne sait où? Espérons que cette fois, les femmes soient écoutées et sauvées de leurs maux, que la ministre porte un pantalon et des baskets pour se battre sur le terrain afin que cessent, l’excision, les mariages forcé et précoce, le viol, la bastonnade, la marginalisation, les stéréotypes, la traite des femmes et filles dans leurs foyers mais aussi dans la société, la confiscation de la parole entre autres. Lisons quand même ce discours de Mme Sanaba Kaba, qui donne espoir !
« Citoyennes, Citoyens, Chers compatriotes, Mesdames et Messieurs,
A l’instar des autres pays du monde, la République de Guinée, à travers le Ministère de l’Action Sociale de la Promotion Féminine et de l’Enfance et ses partenaires, procédera au lancement de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Initiée par le Secrétaire Général des Nations Unies et célébrée depuis 1991 dans tous les Etats épris de paix et de justice sociale, cette campagne démarre le 25 novembre avec la Journée Internationale de Lutte contre les Violences Faites aux Femmes et se termine le 10 décembre avec la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
Depuis 2012, date à laquelle notre pays a commencé à commémorer cette campagne, l’opportunité est offerte au département et à ses partenaires, d’initier et de mettre en œuvre une série d’actions orientées vers les populations de la base au sommet pour un changement de comportement face aux violences faites aux femmes. En effet, le constat en Guinée est que, malgré de nombreux acquis en terme politique et de législation protégeant les droits humains des femmes, celles-ci sont de plus en plus soumises à la primauté de la culture, à la traite et à l’exploitation, sont battues, mariées de force, répudiées, ou excisées avec une prévalence de 97%.
Elles continuent d’être privées le plus souvent de leurs droits élémentaires : l’éducation, la santé, le droit à l’expression, etc. Une enquête nationale menée en République de Guinée en 2009 indique que 50% des femmes interviewées ont rapporté avoir été victimes de violences sexuelles et 80% d’une forme de violence physique ou psychologique. Chaque fois qu’une crise éclate dans le pays, des viols et des agressions sexuelles sont commis sur des femmes et des enfants. Ces derniers temps, on a assisté malheureusement à une recrudescence des cas de viols sur des enfants mineurs aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Au moins vingt-cinq (25) cas de viols ont été recensés cette année sur des enfants mineurs dont l’âge varie de 3 à 12 ans. A Coyah, un cas de viol sur un enfant de moins de 4 ans a entrainé sa mort provoquant ainsi une hystérie collective de la population.
Cette situation de psychodrame nous interpelle et nous demande d’agir. Agir, parce que nous sommes redevables des traités et conventions auxquelles nous sommes partie prenante et qui protègent les droits humains de la femme et de la fille. Agir, parce que nos aspirations pour un développement durable et équilibré ne sauraient aboutir si les femmes continuent d’être violentées ou d’être privées de leurs droits.
Je voudrais donc profiter de cette occasion pour lancer un appel à toutes les composantes de la nation : ministères sectoriels, organisations de la société civile, leaders religieux et d’opinion, partenaires techniques et financiers, etc.), à se joindre au mouvement de la campagne « Tous Unis en Orange contre les violences faites aux femmes » que le Ministère et ses partenaires organisent pendant la quinzaine et dont le lancement officiel aura lieu demain 25 novembre 2016 à L’ENSAC/DONKA.
Vive la coopération internationale ! Vive les Femmes de Guinée et du Monde ! La protection des femmes et des filles est un devoir sacré pour chacun et pour tous ! Je vous remercie. »
Aminata Diallo