Apres tant d’années d’études, les jeunes diplômés se lancent à la recherche de l’emploi ou au moins un petit stage. Deux choses qui sont très difficiles à obtenir en Guinée, surtout si le diplômé n’a pas de grandes relations, même si la compétence y est. Malgré les difficultés d’obtention de places dans les entreprises et sociétés en Guinée, les jeunes filles ont la plus grande chance. Mais une chance aussi difficile à saisir, car c’est le gagnant gagnant qui régnera entre les responsables et les jeunes filles à la recherche de l’emploi.
Quelque soit l’entreprise et les responsables de l’entreprise, toutes les jeunes filles ou dames qui se pointent à la porte des embaucheurs, avec des documents en main, sont souvent victimes de propositions de concubinages, « d’allons prendre un verre », « vient chez moi samedi soir » ou encore « prend mon numéro et appel moi le soir pour qu’on se voit à tel ou tel lieu », de la part de l’embaucheur ou l’intermédiaire.
Pour ce, avec cette rareté d’emploi accompagnée par la pauvreté de plusieurs familles d’où viennent ces filles, nos dames et demoiselles sont obligées d’accepter la proposition à n’importe quel prix. Pourvu qu’elles aient le boulot pour subvenir à leurs besoins, même si elles n’ont pas la compétence du domaine. Pour cette fille, « à chaque fois que je déposais mes dossiers pour un travail, je suis soumise à des propositions de sortir avec un responsable de la société ou de l’entreprise, au lieu d’un test. Mais à chaque fois je déclinais la demande, donc ma demande d’emploi est aussi tôt déclinée, alors pour cette fois j’ai accepté de sortir avec le directeur, et là je travail » explique mademoiselle Diallo.
Pour Kadiatou « le fait de sortir avec son patron pour avoir une embauche est signe de faiblesse chez les filles. Si tu es sure que tu es compétente, que tu as quelque chose dans ta tête, tu n’es pas obligée d’accepter de te vendre à un homme. En tout cas moi j’ai été aussi victime de ce phénomène mais je n’ai jamais cédé, pourtant aujourd’hui je travaille bien et bien rémunérée, mais après tant de souffrances dans la recherche de l’emploi. Tout ce que j’ai à dire aux filles c’est de croire en elles et ne pas désespérer, » dixit-elle.
Selon une dame qui a vécu l’expérience, « après avoir accepté les propositions de sortir avec les responsables, les filles obtiennent certes le poste mais sont prises après quelque temps comme une bonne à rien. Aucun respect ne sera entre les messieurs et les dames qui ont été utilisées et tripotées.»
Aminata Pilimini Diallo.