La sous-préfecture de Samoé situé à 10 Km de la préfecture de N’Zérékoré, est une zone peuplée où les femmes se donnent la main pour le développement de leur localité. Toutefois elles rencontrent des difficultés dans l’exercice de leurs travaux.
Nos consoeurs de actualitefeminine.com, y étaient. Elles ont ramené ces informations sur trois facettes des femmes en forêt.
Albertine Kpogomou, la quarantaine, mère de famille n’a jamais été scolarisée. Elle est née et vit à Samoé, une bourgade située à quelques kilomètres de Nzérékoré. Celle qui est convaincue que même étant illettrée, elle ne peut être, une observatrice passive du développement de sa communauté. Ainsi, c’est à travers le Groupement LILA dont elle est la vice-présidente qu’elle s’investit pour l’éducation des enfants. « Quand on te lave le dos, laves toi le ventre. Lorsque des institutions humanitaires sont venues apporter de l’aide pour l’éducation de nos enfants, nous nous sommes dit que la communauté doit avoir sa part de contribution. C’est ainsi que nous femmes avons décidé de pratiquer la culture maraîchère, pour au moins fournir des ingrédients pour les repas offerts dans les cantines scolaires, » dixit Mme Kpogomou.
Vers la fin de l’excision à N’Zérékoré?
Nagba Théa, est l’une des nombreuses femmes sensibilisées aux méfaits de l’excision et qui a volontairement décidé de déposer ses couteaux. Il y a trois ans, elle était encore l’une de ces exciseuses traditionnelles à qui pour quelques billets de banque et autres paiements en nature, on faisait appel pour couper des organes génitaux des jeunes filles du village. « Avec des amies du même âge, je collaborais pour cette activité traditionnelle et lucrative. Mais suite aux campagnes d’information sur les conséquences de mutilations génitales, j’ai décidé d’abandonner. Nous sommes dans un Etat, si le gouvernement et les ONG interdisent une pratique, nous sommes obligées de nous soumettre. »
Cependant, elles sont nombreuses ces exciseuses qui ont abandonné la pratique, mais n’ont pu bénéficier d’une reconversion professionnelle. Certaines n’excluent pas de reprendre les couteaux de l’excision, pendant que d’autres continuent la pratique en coulisse de plus belle.
Là-bas, les femmes accouchent à domicile
Odette Loua citoyenne de Samoé, dit que si elle ne fréquente pas le centre de santé, c’est avant tout une question de moyen « il ne sert à rien d’aller à l’hôpital, quand on n’a pas des sous pour se payer la consultation, les médicaments et le service des médecins » argue-t-elle. A cela, Odette ajoute le facteur du temps qui ne leur permettrait pas de se déplacer régulièrement vers le centre de santé « parfois quand tu vas à l’hôpital, tu traînes longtemps alors qu’on a des travaux à la maison et les champs attendent. A force de manquer des rendez-vous médicaux, on néglige et finalement on accouche à la maison. »
Si Odette Loua estime que le manque de moyen et de temps sont les raisons de ne pas aller aux différents postes de santé, le chef du centre de santé de Samoé de son côté a une autre analyse du problème « elles ont la méconnaissance que le lieu le plus idéal pour accoucher ce sont les centres de santé. Elles préfèrent se contenter des accoucheuses villageoises. Et malheureusement il y a des complications pour certains cas. Notamment des hémorragies. Alors que compte tenu du temps et de la distance, les patientes ne peuvent nous arriver à temps, » déplore Dr Michel Zoumanigui.