C’est lors d’une conférence sur le thème « Genre et développement », qui s’est tenue dans une université de Conakry, que cinq femmes dont l’ancienne ministre Dr Makalé Traoré, ont parlé des tenants et aboutissants de l’équité et de l’autonomisation de la femme. Devant des dizaines d’étudiants et d’invités, Dr Makalé Traoré a touché certains points pour que l’équité de genre soit favorable au développement.
Pour qu’il y ait équité entre femme et homme, Dr Makalé Traoré présidente du Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires (REFAMP), estime qu’il faut « permettre à la femme de jouer le rôle qui est le sien, l’exemplarité dans une société, un modelé dans une société, ». Puis, elle martèle ceci, « la formation est fondamentale. Lorsque vous voulez aller loin, il est important d’accepter de vous former, c’est la meilleure garantie pour l’avenir. C’est un critère objectif à mettre dans la balance des revendications. Vous ne pouvez pas accéder à un poste parce que simplement vous êtes une femme. Vous accéder à un poste, à une notoriété, à une reconnaissance, parce que vous avez quelque chose en vous, la formation. Je demande aux jeunes, particulièrement aux jeunes filles de cesser de se plaindre. Je ne suis pas ci, je ne suis pas ça, préparez-vous à être, ça c’est extrêmement important ».
Apres la formation, vient l’indépendance économique, selon la présidente du REFAMP. « On n’a pas toujours la chance d’être formé, à cause des pesanteurs, le garçon va à l’école, la petite fille à la maison, on préfère la marier très tôt. Mon assistante s’est mariée à l’âge de 14 ans et a fait son premier enfant à 15 ans. Mais aujourd’hui c’est elle qui me gère car elle a su rattraper le temps en se formant. Elle a accepté de se battre et de ne pas renoncer. On n’a pas toujours la chance à cause de ces pesanteurs, de pousser les études. Mais ça ne doit pas être un handicap pour arriver à une indépendance économique. La plus grande liberté de l’être humain c’est d’être économiquement indépendant, parce que ça vous amène à une chose qui est fondamentale, le choix. L’Homme qui n’a pas le choix n’a pas de dignité, » a-t-elle dit.
Dr Makalé encourage les femmes à se bouger, elle confirme donc, « une femme qui travaille, qui ne tend pas tout le temps la main pour une ampoule, le piment, l’oignon au mari, construit avec le mari une relation de respect. Parce qu’elle représente quelque chose dans le couple et progressivement elle devient ce que moi j’appelle une compagne, au lieu de demeurer simplement une épouse qui fait la cuisine, qui fait les enfants et donc qui va finir par subir en second temps le ménage. Et souvent beaucoup de ménages tombent parce qu’il n’y a pas cet effet d’équilibre. Même à votre maman, si tous les jours vous lui tendez la main, un jour elle en aura marre. »
A coté de la formation et de l’indépendance économique, Dr Makalé Traoré, rajoute l’engagement de tous.
Aminata Diallo