Dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 avril dernier, dame Aïssatou Diallo a accouché à ciel ouvert d’une fille, à côté de la grande mosquée de Labé. Selon les informations recueillies par le correspondant de actualitefeminine.com, auprès de la direction préfectorale de l’action sociale, la jeune dame est mariée dans le quartier Fafabhé et mère de plusieurs enfants. Cependant, elle souffre d’une dépression mentale.
Sur les circonstances de son accouchement, Mme Barry Fatoumata Diakité directrice préfectorale de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance explique « Effectivement c’est Monsieur le Préfet qui m’a informé de cette situation et m’a demandé d’y aller. J’ai trouvé que la femme est là, elle a accouché d’une fille, maintenant je lui ai posédes questions pourquoi elle a accouché à la mosquée et pas à la maison ? Elle me dit qu’elle n‘est pas d’accord avec son mari. Mais le problème est qu’elle est mentalement atteinte, donc elle est là-bas avec trois enfants et celle qu’elle vient d’accoucher au total elle est avec quatre. Elle a accouché dans des conditions très difficile parce que là où je lui ai trouvé c’est vraiment triste, elle a accouché au dehors devant tout le monde, il a fallunotre intervention, le bébé n’avait pas d’habits et n’était pas bien nettoyé. Je me suis adressée à la présidente des mendiantes pour qu’elle puisse aider la dame, car elle n’a pas accepté à ce que quelqu’un touche le bébé » narre-t-elle.
A la question de savoir si c’est le mari qui a refusé de recevoir la nourrice à la maison, Mme Barry précise « J’ai rencontré son mari pour ce problème, il m’a rassuré qu’il a tout fait pour qu’elle rentre à la maison mais elle a toujours refusé. Dès que son mari sort elle quitte pour rejoindre la mosquée, son mari venait souvent la chercher elle a toujours refusé de rentrer à la maison et des gens ont témoigné que c’est vrai. Jusqu’à présent elle est à la mosquée et elle refuse de rentrer chez elle » notifie-t-elle.
Depuis l’existence de ce fait divers dans la cité de Karamoko Alpha Mo Labé, le préfet retourne toujours à la grande mosquée pour voir comment cette dame parvient à s’occuper du bébé. Selon la directrice préfectorale de l’action sociale, il (le préfet) a donné quelques habits et de la nourriture à dame Aïssatou Diallo « il (le préfet) a donné de l’argent, on a acheté des habits pour le bébé et la maman et on les a donné aussi de quoi manger. Même hier il était parti voir l’état de la femme et du nourrisson parce-que c’est quelque chose qui lui préoccupe, cependant la maman et le nouveau–né se couchent à même le sol, il a demandé à la femme de rentrer à la maison mais elle dit que ses habits et sa nourriture ont été volés » indique-t-elle.
Durant cet entretien, la directrice préfectorale de l’action sociale n’a pas caché son inquiétude. N’ayant pas un centre d’accueil à Labé pour ces personnes démunies, elle est obligée de convaincre la nourrice à rentrer chez elle « On a des difficultés parce qu’on n’a pas de centre où on peut envoyer un bébé qui n’a même pas deux semaines, où trouver une autre femme qui pourra l’allaiter ? L’action sociale n’a pas les moyens pour le moment pour trouver un centre d’hébergement, on a souvent demandé SOS mais en vain. Notre préoccupation c’est comment ramener cette dame en famille et son mari a dit que sa maison est là-bas mais elle refuse de rentrer et il y a ses enfants qui vont l’accueillir à bras ouvert » précise-t-elle.
Selon Mme Barry Fatoumata Diakité, si le taux de jeunes filles qui accouchent et jettent leur bébé est élevé, c’est parce qu’il n’y a pas des centres d’hébergement. Elle a profité de l’occasion pour lancer un SOS, afin de trouver un local pour ces personnes vulnérables.
Actualitefeminine.com s’est également dirigée vers la famille pour avoir des informations plus approfondies sur cette dame, toutefois, la famille n’a pas obtempéré. D’après quelques détails recueillis auprès du voisinage en voix off, dame Aïssatou Diallo avait toutes ses facultés mentales, mais qu’elle profanait assez d’injures c’est ce qui lui aurait rendu malade.