Habibatou Diallo n’oubliera jamais la date du 21 mai 2016. Elle se rappellera que c’est ce jour qu’elle a été sauvagement brutalisée par son frère pour l’avoir, dit-on, insulté.
Comme dans une charcuterie rudimentaire, son corps a été grossièrement tailladé et particulièrement son dos. Les séquelles de ces sévices marquées par une courroie de moto, Habibatou les portera aussi longtemps qu’elle vivra.
«Il m’a frappée parce que quand je suis rentrée à la maison avec notre nièce et celle-ci est allée vers la toilette où mon frère se lavait. Puisqu’il y a été surpris nu par notre nièce, mon frère a très mal pris cela. Il a menacé de sévèrement corriger cette dernière à sa sortie. Car pour lui, celle-ci a sciemment fait d’aller le regarder dans la toilette. Lorsqu’il en est donc ressorti, ma belle sœur, donc sa femme l’a supplié de pardonner notre nièce.
Ayant constaté qu’il n’est sensible à ces supplications moi, j’ai conseillé à la petite d’aller se réfugier chez sa maman. Parce que, j’estime que si c’était son enfant, il n’allait jamais vouloir le frapper. C’est à cause de cela qu’il s’est jeté sur moi et m’a frappé avec une courroie », a-t-elle témoigné.
L’auteur de cet acte étant le grand frère de la victime, n’a exprimé aucun remords. Pour lui, sa petite sœur est une ‘’impolie’’ qui n’a eu que ce qu’elle méritait.
«Elle m’a insulté comme son enfant parce que j’ai dit que je vais frapper ma nièce qui m’a trouvé dans la douche. Habitatou est une fille très impolie. Elle ne respecte personne ici même quand la maman lui parle, elle répond avec arrogance. Aujourd’hui, elle s’est foutue de moi et je ne l’ai pas ratée. Elle peut aller se plaindre là où elle veut, même chez le président Alpha Condé. Elle peut même appeler le bataillon de la sécurité présidentielle… pour m’amener», a laissé éclater sa colère au milieu des badauds qui traînaient sur place.
Aussitôt informé, Souleymane Sidibé, le commissaire central de Fria, a dépêché ses agents pour interpeler Oumar Djouldé Diallo, l’auteur de cette maltraitance.
Aux dernières nouvelles, il croupirait dans les locaux du commissariat en attendant son extradition à la justice.
Malgré les dénonciations des violences qui leur sont faites par des associations de défense des droits humains, les femmes continuent toujours de subir des violences sous toutes les formes en Guinée.
Source (guineenews.org)