La 5e édition du Salon de la Lecture (SALEC) se tiendra à Conakry du 17 au 22 février 2025, avec pour thème central : « Le livre au service de la lutte contre les violences basées sur le genre ». Cette manifestation culturelle a pour objectif de promouvoir l’excellence et le mérite en milieu scolaire et universitaire, à travers la lecture et le livre, des moyens jugés essentiels pour la transmission du savoir et de la culture.
Dans le cadre de la préparation de cet événement, une conférence de presse a eu lieu ce samedi 15 février 2025. Kadiatou Kaba, commissaire générale du SALEC, a exprimé la vision de l’événement et l’importance de la lecture comme outil d’émancipation et de transmission de connaissances. Elle a déclaré : « Notre objectif principal est de promouvoir l’excellence et le mérite en milieu scolaire et universitaire à travers le livre, à travers la lecture, qui pour nous est l’un des moyens les plus sûrs de transmission du savoir. Lire pour apprendre, lire pour comprendre, lire pour savoir, lire pour voyager, lire pour s’émanciper, lire pour se former, lire pour s’éduquer. » Elle a également souligné que la lecture permet d’entrer dans l’intimité de l’auteur et que la véritable vocation d’un écrivain est de partager ses réflexions avec le plus grand nombre.
Le SALEC 2025 mettra particulièrement en lumière la lutte contre les violences basées sur le genre, un problème qui touche des milliers de femmes et de jeunes filles en Guinée. Lors de la conférence de presse, la commissaire générale a évoqué des chiffres alarmants relatifs à ces violences. Elle a cité l’exemple du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée qui a, en 2024, pris en charge plusieurs cas de violences. « Quand je prends par exemple, le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, rien qu’avec cette association, des cas suivants ont été gérés : 244 cas de viol, 51 cas de mutilations génitales féminines, 33 cas de violences conjugales, 95 cas de mariages précoces, 11 cas de mariages forcés, 13 cas de harcèlement, 16 cas d’exploitation d’enfants et 21 cas de grossesses précoces », a-t-elle indiqué.
Kadiatou Kaba a aussi mentionné que son deuxième livre abordait précisément les thèmes du viol et des violences conjugales, témoignant ainsi de son engagement personnel dans cette lutte. Elle a ajouté : « À travers la rédaction de cet ouvrage, vous pouvez comprendre à quel point, en tant que commissaire générale du SALEC, mais aussi en tant que personne avertie, mon appréhension du sujet est profonde. »
Si le SALEC se veut un espace de partage et d’éducation, Kadiatou Kaba a tenu à préciser qu’elle ne remettait pas en cause le travail des associations et organismes de lutte contre les VBG. Au contraire, l’événement vise à apporter sa propre contribution à cet effort de guerre. Elle a affirmé : « Nous ne remettons nullement en cause le travail mené par les associations et organismes de lutte sur le terrain. Nous voulons simplement apporter notre part de contribution à l’effort de guerre, parce que nous, nous considérons les VBG comme étant l’effort de guerre. Cet effort de guerre, chacun de nous a la responsabilité morale, psychique et psychologique de pouvoir vraiment se prononcer là-dessus, d’autant plus que chacun de nous, d’une manière ou d’une autre, est victime de violence. »
Cette nouvelle édition du SALEC s’annonce donc comme un événement clé pour la promotion de la lecture, de la culture et de la sensibilisation aux enjeux sociaux.
Hawa Soumah