Ces dernières semaines, la Guinée a encore enregistré plusieurs cas de viol, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Des fillettes âgées de moins de 10 ans, sont victimes de viol en longueur de journée, par des jeunes et parfois des pères de familles. Face à ce fléau qu’endure cette couche vulnérable, notre correspondant local est allé à la rencontre d’une ONG basée à Kankan, qui se bat contre les violences basées sur le genre.
Malgré les multiples combats menés par les organisations de défense des droits des filles, les violences contre cette couche continuent de plus belle en Guinée. Aucune semaine ne passe sans qu’un cas de viol ne soit enregistré.
Bintou Mady Kaba, secrétaire exécutif de l’ONG Association des Amis de la Solidarité et du Développement ASD, également point focal du projet démocratie sans violence de la commune urbaine de Kankan, dénonce ce fléau. « Le viol est condamné par la loi et par la religion. Ces derniers temps c’est devenu une monnaie courante, tant dans les villes et les villages et il y a un silence absolu autour, personne ne peut en parler. Les victimes reçoivent souvent une pression sociale. Des fillettes de 2, 3 jusqu’à 9 ans voient leur vie détruite, donc c’est vraiment regrettable. » A-t-il souligné.
Poursuivant, il rappel quelques luttes menées par sa structure afin d’endiguer ce problème de viol. “Je prends le cas particulier de l’ONG ASD, depuis 2012 nous développons une thématique qui est en lien avec ce cas. Donc nous somme dans le processus et avec l’appui de nos partenaires nationaux et internationaux, nous avons réussi à créer des structures de protections au niveau de la base. C’est-à-dire des stratégies qui peuvent amener la Guinée à contrôler cet aspect,” dit-il.
Pour finir, il lance cet appel, « il faut créer une synergie d’actions au sein de laquelle tout le monde se retrouve et que l’Etat joue son rôle dans cette synergie. Que les organisations de la société civile jouent collectivement leur rôle et que les religieux aussi acceptent d’accompagner le processus. Autre chose que je voudrais encourager, c’est vraiment de promouvoir l’éducation sexuelle. » A-t-il lancé.
A noter que, même s’il gère cette ONG qui défend aussi les droits des femmes, monsieur Kaba dit ne pas avoir d’informations sur le cas de Saningbè Sacko. Cette dernière, âgée de moins de 18 ans, a égorgé son mari après avoir été forcée d’épouser un homme qu’elle n’aimait pas, à Mandiana.
Moussa Konaté, pour Actu-Elles.info