En 2018, dans le monde entier, des femmes ont été en première ligne du combat pour les droits humains. Amnesty les rend hommage dans un rapport.
En août dernier, au Paraguay, trois hommes armés ont intercepté le taxi transportant Amada Martinez. Membre d’une communauté indigène paraguayenne, cette femme dénonce ouvertement les souffrances endurées par sa communauté, qui a été déplacée en raison de la construction d’une usine hydroélectrique. L’un des hommes, qui portaient tous des uniformes de l’entreprise hydroélectrique, a pointé un fusil vers le visage de la militante qu’il accusée d’être une « grande gueule ». Il lui a conseillé de se méfier car, un jour, ils la trouveraient quand elle serait seule sur la route.
Présentée dans le rapport annuel d’Amnesty international, publié ce lundi 10 décembre, l’histoire d’Amada ressemble à celles de milliers d’autres femmes à travers le monde. Quand elles se dressent pour défendre leurs droits, elles subissent très souvent des menaces de mort ou de viols, voire les deux. Quand elles ne sont pas emprisonnées voire assassinées. Elles doivent aussi parfois se dresser contre leurs propres communautés qui interdisent aux femmes le droit de devenir des leadeuses d’opinion. Leurs enfants subissent également des menaces.
Amnesty international, qui a décidé de rendre hommage au courage de ces femmes dans son rapport annuel souligne qu’en 2018, « dans le monde entier, des femmes ont été en première ligne du combat pour les droits humains ».
En Inde et en Afrique du Sud, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les violences sexuelles endémiques.
Dans le nord-est du Nigeria, plusieurs milliers de femmes déplacées se sont mobilisées afin de réclamer justice pour les violences qui leur ont été infligées par des combattants de Boko Haram et par les forces de sécurité nigérianes.
En Arabie saoudite et en Iran, des militantes ont bravé le risque d’une arrestation en résistant, respectivement, à l’interdiction de conduire et à l’obligation de porter le voile islamique.
Aux États-Unis, en Europe et au Japon, des millions des personnes ont participé à la deuxième marche des femmes organisée dans le cadre du mouvement #MeToo, demandant la fin de la misogynie et des atteintes aux droits des femmes.
En Argentine et surtout au Chili, elles ont pris les rues pour dénoncer la domination masculine.
Se réjouissant « du pouvoir grandissant de la voix des femmes », Kumi Naidoo, secrétaire général de l’ONG, cite l’exemple de l’Irlande où les citoyennes et citoyens «encouragés par les puissants appels qui ont été lancés pour que les droits des femmes soient enfin respectés, ont massivement voté pour la suppression de l’interdiction de l’avortement ». Amnesty International annonce d’ailleurs en fin de rapport qu’en 2019, elle va mener un combat pour la dépénalisation de l’avortement dans tous les pays où il constitue encore un crime.
Nous ne pouvons cependant pas célébrer cette formidable montée du militantisme féminin sans souligner les raisons pour lesquelles les femmes ont besoin de se battre si âprement.
En effet, en 2018 encore, de nombreux gouvernements soutiennent ouvertement des politiques et des lois qui assujettissent et répriment les femmes.
Sources bastamag.net et amnesty.fr