Madame Absatou Amadou Maïga, première femme reporter-photographe au Niger : Un parcours édifiant

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Madame Absatou Amadou Maïga est une pionnière en matière de reportage photos au féminin dans notre pays. Et pourtant  »je n’aime pas être photographiée », dit cette mère de 4 enfants, grand-mère de 4 petites-filles nigéro-américaines, et arrière grand-mère d’une arrière petite-fille.

absatou maigaNée en Côte d’Ivoire de parents originaires de Sakoira, dans la région de Tillabéri, Absatou Amadou Maïga entame sa carrière de photographe  »free lance » en 1975 avec un appareil que le cinéaste Djingarey Maïga lui avait offert. Elle réalisa son premier cliché au stade municipal de Niamey, en immortalisant un match entre le Zumunta Athletic Club et l’AS-FAN.

L’année d’après, M. Sahidou Alou, alors directeur de l’Information, reçut des instructions pour engager Absatou Amadou Maïga comme photographe au Ministère de l’Information.  »Je ne sais pas d’où venait cet ordre, mais Sahidou Alou me confia au chef de la section photo de sa Direction, M. Karim Seyni, qui m’encadra en même temps que d’autres recrues tels Boubacar Seyni, Hamidou Roki, DIM, etc. Je travaillai à l’Information de 1976 à la mie 1977 lorsque j’obtins, en même temps que Boubacar Seyni et Hamidou Roki, une bourse d’un an pour étudier à l’Ecole Technique de Paris ; mes confrères rentrèrent au Niger mais, comme ma bourse fut reconduite, je poursuivis ma formation un an de plus à Lyon pour mon perfectionnement ».

Lorsqu’Absatou rentre enfin au Niger, la donne change: elle est affectée à la Télévision Scolaire qui était sur le point d’être transformée en Télévision Nationale. Voilà donc notre dame à l’ORTN où elle est chargée de réaliser des diapositives et des photos de plateau. Elle suit un stage de trois mois à France 3 Aquitaine, dans la ville de Bordeaux en France, en compagnie des journalistes Sophie Ledru Gazéré, Maman Sambo Sidikou, Harouna Niandou, Cissé Ibrahim, Amada Bachard, etc.

Absatou va se consacrer à la tâche avec entrain:  »J’ai beaucoup voyagé grâce à ce métier ; je me suis mariée dans le milieu de la presse et je garde encore de très bonnes relations avec les anciens collègues et le respect des plus jeunes ». Mais en 1984, elle fut victime d’une compression du personnel dont elle n’en revient toujours pas !  »J’étais en congé de maternité, et je venais tout juste d’être intégrée à la Fonction Publique le 24 août 1983. Un syndicaliste m’avait confié que mon nom a été rajouté à la liste des radiés à la demande d’un patron de l’Office, au prétexte que j’étais une empêcheuse de tourner en rond. Pire, à ce jour, je n’ai bénéficié d’aucun droit de licenciement, sous prétexte que mon dossier est introuvable ».

Autres regrets de Absatou: d’abord, le décès accidentel, à la fleur de l’âge, de Hadiza Idi, la standardiste de l’ORTN qu’elle avait commencé à initier à la photographie; ensuite, sur le plan professionnel pur,  »il n’y a aucune des diapositives que j’ai réalisées qu’on peut consulter à la photothèque de l’ORTN, sous prétexte qu’une inondation aurait tout emporté ! On dirait que quelqu’un veut effacer jusqu’aux traces de mon passage à l’ORTN ! Pourtant, on retrouve certaines de mes photos à la documentation de l’ONEP où je n’avais fait qu’un passage flash et dont je salue les responsables ».

Fort heureusement,  »j’ai pu effectuer un pèlerinage à la Mecque en 1982, et l’ancien Chef de l’Etat, le Général Salou Djibo, m’a récemment rendu hommage », se réjouit Absatou qui, curieusement, n’a qu’un rêve à réaliser pour le restant de ses jours:  »voir New York, car j’aime l’Amérique et Barack Obama, et je veux voir mon arrière petite-fille qu’on appelle Dollar ». Bonne chance, Mère Courage !

Source (Afriquefemme.com)

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