Mariam avait douze ans lorsqu’elle a été mariée avec un monsieur plus âgé qu’elle. Elle a quitté Lélouma en moyenne Guinée, pour rejoindre son mari à Abidjan en Côte-d’Ivoire. Quelques années après, elle a été renvoyée par son mari pour rejoindre ainsi ses parents, elle a fini par divorcer. Mariam avait eu un fils avec lui, ce dernier vit à Kindia avec son oncle paternel. Aujourd’hui, c’est sa petite sœur qui est confrontée au même scenario, comme si leurs parents n’ont pas eu une bonne leçon avec le sort de la grande sœur.
Après son mariage qui selon elle n’est pas un mariage forcé, Mariam atterrit à Abidjan. « Lorsque je suis arrivée chez mon mari, ses voisins lui ont demandé si je suis sa petite sœur, tellement que j’étais petite devant lui. Je dois avoir l’âge de son quatrième petit frère. Donc c’est après que je suis tombée enceinte et que mon ventre est monté que les voisins ont cru que je suis sa femme. Les gens se moquaient même de lui, en lui disant s’il n’y a pas de grandes filles dans son village, mais ça ne lui gênait pas du tout, » introduit elle.
Selon Mariam « quand je me suis mariée je n’avais même pas commencé à voir mes règles. Je ne savais rien faire pour prendre soins d’un homme, j’avais aucune expérience sur le ménage, aucune connaissance d’un foyer. Le premier jour que mon mari m’a touché pour me diverger je ne savais même pas ce qu’il voulait. Il est seulement tombé sur moi et a fait ce qui lui mettait à l’aise, lorsque moi je ressentais une douleur inexplicable. Le hic est que personne n’était près de moi pour m’éduquer sur le sexe. Du fait je n’ai jamais eu le gout des rapports sexuels. C’est maintenant je découvre beaucoup de choses et je me rends compte de ce que mon mari me faisait, je prends ça comme un viol maintenant, » explique Mariam en larmes.
D’ajouter, Mariam nous apprend que son mari ne faisait que lui donner la dépense et coucher avec elle. Son mari sortait avec une dame qui selon elle avait presque l’âge de sa mère. Donc il sortait avec cette dernière, jouait avec celle-ci, se la coulait douce avec la dame qui avait l’expérience sur les hommes, avec celle qu’il devrait marier au lieu de la marier elle, Mariam. A cause de la femme, Mariam recevait des coups de ceintures et d’ailleurs elle à divorcer avec son mari lorsque sa maitresse en avait marre.
Mariam en veux à ses parents elle demande ainsi de l’aide aux autorités qui sauvent les filles. « Aujourd’hui je suis ici, je n’ai pas fais des études, pas un métier, tout ce que je connais c’est la souffrance d’un mariage précoce. Mes parents ont ruiné mon avenir, ils m’ont trahit, je ne les pardonnerais jamais. En plus ils veulent faire perdre ma petite sœur aussi qui part à l’école, qui étudie très bien. Son mariage doit se faire le mois avant le ramadan. Elle aussi à 12 ans ils veulent la donner en mariage forcé à notre cousin qui a 23 ans. Ma sœur et moi voulons une aide pour que cette pratique cesse dans notre village à Lélouma, où le mariage précoce est un quotidien des parents qui ruinent les vies de leurs filles, et forgent la vie des maris de celles-ci, »a-t-elle conclu.
Aminata Pilimini Diallo