Ancienne syndicaliste, présidente d’une ONG de lutte pour les droits des femmes et des enfants, Mme Barry Aissatou est née au Sénégal. Fille d’un ancien ambassadeur et d’une secrétaire de direction, elle a eu l’opportunité de faire des études de Conakry à Bamako, en passant par Paris et Ottawa.
Mme Aissatou a commencé ses études à Conakry à Almamya, puis est devenue très tôt orpheline de mère, alors elle part rejoindre ses grands parents à Kindia pour continuer à l’école primaire de Kondeta. Mais sa tante maternelle l’a récupère rapidement pour la ramener à Conakry afin qu’elle continue ses études. Elle a donc fini son primaire à l’école primaire de Matam. Le collège au 1er Mars, le lycée au CER de Bonfi où elle a été lauréate. Elle est donc rentrée à l’université de Foulaya à Kindia, tête haute avec surtout une admission après un concours national.
Après ses études supérieures, son père a décidé qu’elle fasse autre chose parallèlement à ce qu’elle a appris à l’école. Mme Aissatou part alors à Bamako au Mali pour suivre des cours en comptabilité générale, pendant trois ans. Du Mali, elle dépose ses valises à Paris pour suivre des cours à la Sorbonne pendant quatre autres années. Elle ne s’arrête pas, car elle a son père qui la pousse, et cette fois ci c’est à Ottawa qu’elle part étudier pendant trois bonnes années. Un parcours scolaire à ne pas négliger !
Certes, Mme Barry craque devant les études et essaye de se lancer dans la vie professionnelle. Elle retourne donc en Guinée, pour travailler comme Assistante Sociale au ministère de l’action sociale. Entre temps, le gouvernement leur a offert des cours d’assistanat social. C’est en suivant ces cours que Mme Aissatou Barry a fait le constat sur la méconnaissance de cette filière en Guinée. Elle a donc décidé de revaloriser l’assistanat social dans son pays, en utilisant son expertise.
En 1999, elle crée l’Association Guinéenne des Assistantes Sociales AGUIAS, avec l’accompagnement de quelques amies qui avaient cru en elle. Mais avant de se lancer à fond, Mme Aissatou part en Cote d’Ivoire pour suivre une formation de trois ans, allant dans le sens de son association. Ensuite elle repart en France pour suivre des cours de psychologie sociale. De retour en Guinée, elle réorganise son ONG pour pouvoir continuer le combat, avec l’appui bien-sûr de personnes de bonne volonté.
Avec l’AGUIAS, à l’époque elle a pu réinsérer les enfants des mendiants qui de nos jours ont fini l’université et œuvrent dans la réinsertion des autres enfants. Elle a aussi participé à l’identification des enfants et jeunes victimes des pires formes de travail des enfants, puis les réorienter pour une réinsertion et une réintégration.
De combats à luttes, son association s’est retrouvée dans la lutte contre les violences basées sur le genre VBG, d’ailleurs AGUIAS est devenue la première ONG à se lancer contre les VBG en Guinée. Ainsi l’AGUIAS a eu l’opportunité d’hériter en 2005 dans les mains de Arc International, une ligne d’assistance. Une structure qui les avait aussi légué une clinique légale pour la prise en charge des victimes de VBG.
Mme Barry Aissatou est donc l’une des personnes qui veillent au bon fonctionnement du numéro vert le 116. Un numéro qui existe dans presque toute l’Afrique et qui est fonctionnel dans toute la Guinée. Et selon elle, les victimes ou proches des victimes peuvent passer des appels même s’ils n’ont pas de crédits, dans l’anonymat sils veulent et dans la confidentialité. Evidemment c’est un numéro mis à la disposition des femmes et filles victimes de violences de tout genre.
Aminata Diallo