Bien que les femmes ont toujours été actives, tout en gérant une ou des familles, le 21e siècle oblige encore la gente féminine à prouver ses capacités. Travailler pour soi ou pour une autre personne, puis être femme au foyer, est une tache difficile mais pas impossible. Trois femmes guinéennes très dynamiques, qui portent plusieurs casquettes ont livré leurs petits secrets à actu-elles.info.
Avoir plusieurs casquettes plus le foyer, c’est « un travail d’équipe, on ne peut pas faire tout, toute seule, il faut savoir déléguer, il faut savoir faire confiance à ses collègues, partager les responsabilités. Je n’ai pas de weekend, c’est ça aussi la conséquence, » affirme Mme Khadija Bah PDG de Ladies in Management et Directrice des Blues Zone de Conakry.
De continuer, elle parle ici de sa gestion du foyer, « la famille évidemment c’est tous les jours, parce que même quand tu es au bureau il faut coordonner, il faut une très grande organisation je l’avoue. Des fois il y a des ratés on ne peut pas être parfait, mais c’est d’essayer d’avoir moins de ratés possibles. Cela dit je ne me considère pas comme une femme parfaite, car il y a des choses que je ne sais pas faire et que je n’aime pas faire. Je n’aime pas faire la cuisine, si ça fait partie des qualités d’une femme, alors il me manque un peu, » dit-elle avec un gros sourire.
Néanmoins elle a « une femme qui fait la cuisine pour moi. Heureusement j’ai un mari compréhensif, parce que j’ai discuté avec des gens qui disent qu’il y a des hommes qui exigent que ça soit leurs femmes qui cuisinent, même si elles travaillent, je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi ? Le matin j’ai une nounou qui m’aide à préparer ma fille pour son école, je la dépose à la maternelle, je continue au boulot », ainsi va la vie de cette dame qui est l’une des femmes les plus dynamiques de la Guinée.
Gnoumassé Daffé qui n’aime pas parler affaire foyer, a quand même donné son point de vue, tout en nous prouvant que c’est possible d’être une femme indépendante et cheffe de famille. « Pour moi chaque femme a droit d’être mère, d’être cheffe de famille. Je suis une cheffe de famille à part entière, j’assume et j’en suis très fière. J’ai du respect pour les femmes qui parviennent à gérer les deux bouts, qui se lèvent à l’aube pour renter tard, parce qu’être d’abord à la maison est une activité à part entière. Etre au foyer et au boulot est une affaire de management. Je suis une femme indépendante, cheffe de famille, je m’assume, » tranche cette première journaliste sportive de Guinée, patronne du groupe de presse Gnouma.
Celle-ci est plus âgée que les deux premières, donc plus d’expérience, mais a presque les mêmes stratégies, « je considère que mon mari est le premier bébé de la maison. Il a besoins de moi et je dois le réconforter, je dois pouvoir le motiver, le sensibiliser sur ce que je suis en train de faire pour qu’il m’accompagne. Nous avons nos beaux-parents, nos propres parents, ainsi que les voisins qu’il faut utiliser. Tous ceux-ci peuvent aider dans l’éducation des enfants, dans tout ce qu’on entreprend, dans le ménage, chacun s’implique pour que quand tu n’es pas à la maison, qu’il n’y est pas un vide. Et le peu de temps que tu as, quand tu reviens à la maison, tu consacres ça à la famille, donc lier l’utile à l’agréable, mélanger les choux et les chèvres ensemble pour que tout se passe bien, » conseille Hadja Rabiatou Serah Diallo, syndicaliste et présidente du Conseil économique et Social.
Ceci dit, la femme peut être au four et au moulin en même temps !
Aminata Diallo