Le Mariage Précoce en Guinée : un médecin alerte les familles !

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En Guinée, le mariage précoce reste une pratique courante malgré son interdiction par le code civil, qui fixe l’âge de la majorité à 18 ans. Cette situation pose de graves problèmes de santé et de bien-être pour les jeunes filles impliquées.


Dr. Bah Mamadou Saïdou, médecin généraliste, souligne les dangers auxquels ces jeunes sont exposées : « Une jeune fille qui se marie sans être consciente des réalités du foyer et sans préparation adéquate risque de subir des conséquences graves. Dans une société où le sujet du sexe reste tabou, cette absence de préparation peut avoir des répercussions sur sa santé physique et sur celle de son enfant, lorsque viendra le moment de fonder une famille. »

Les risques liés à la grossesse précoce sont nombreux. Dr. Saïdou explique : « Si une jeune fille n’est pas prête, elle peut tomber enceinte à un âge où son corps n’est pas encore mature. Cette immaturité physique peut entraîner des complications lors de l’accouchement, nécessitant parfois une césarienne d’urgence. » 

De plus, il évoque des issues tragiques pour les nouveau-nés, indiquant que « l’enfant peut naître prématurément, être mort-né, ou subir des traumatismes qui peuvent affecter son développement physique, notamment provoquer des cas de nanisme. »

Une fois l’accouchement réalisé, la jeune mère doit attendre au moins trois mois pour que son corps puisse se rétablir, une période qui peut être particulièrement difficile pour les jeunes mères. Selon Dr. Saïdou, « les complications post-partum peuvent également survenir, comme la psychose post-partum, qui entraîne des perturbations mentales. Cela peut amener la jeune mère à se sentir angoissée, à s’isoler, voire à refuser d’allaiter son enfant. »

Il est essentiel que les jeunes couples reçoivent des conseils appropriés avant de fonder une famille. Dr. Saïdou insiste : « Nous conseillons souvent d’attendre avant de concevoir afin que les organes soient matures. Cependant, la pression sociale et les attentes familiales peuvent parfois l’emporter sur cette sagesse. »

Il est crucial que les parents et la communauté soient sensibilisés aux conséquences du mariage précoce. Le code civil guinéen interdit clairement cette pratique, mais il semble que beaucoup de familles ignorent encore les dangers associés. Dr. Saïdou conclut : « Si nous ne faisons pas un effort pour éduquer nos communautés, cela peut entraîner des divorces fréquents et des familles dysfonctionnelles, car ceux qui ne sont pas prêts pour le mariage auront du mal à s’épanouir dans leur foyer. »

La lutte contre le mariage précoce nécessite un engagement collectif pour protéger les jeunes filles, leur santé et leur avenir. C’est pour cela les Amazones de la Presse Guinéenne, en partenariat avec Girls First Fund, s’activent dans la sensibilisation via les médias et les réseaux sociaux.

Hawa Soumah

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