Le mariage d’enfants en Guinée, existe dans toutes les communautés. Un phénomène qui persiste dans les familles, dû à plusieurs facteurs. À Kankan, une victime du mariage précoce et forcé s’est confiée à nos consœurs de actualitefeminine.com. À en croire à KK, la richesse de son mari a poussé son père à l’offrir en mariage. Les conséquences, elle les vit au quotidien. Lisez son témoignage !
« J’avais environ 16 ou 17 ans à l’époque. L’homme qu’il (son père ndlr) avait choisi avait les moyens, mais je ne l’aimais pas du tout. Il avait presque le même âge que mon père et déjà deux femmes. À l’époque, je n’aimais pas du tout cet homme et j’avais catégoriquement refusé. Mais mon père a menacé de me renier, alors j’ai dû accepter contre mon gré. » Entame-t-elle.
Dame KK affirme que son foyer ne va pas bien. « J’ai toujours des problèmes avec mes coépouses et mon mari. À un moment donné, je n’avais même pas le droit d’avoir un téléphone. La jalousie et autres problèmes rendent la situation vraiment difficile. J’ai trois enfants, deux filles et un garçon. Ma dernière fille a presque 5 ans. Ils sont tous avec moi actuellement, même si parfois la situation est compliquée pour moi. En ce moment même, je suis à N’Zérékoré. J’ai des problèmes avec mon mari à cause de la jalousie et je risque de divorcer, mais mes parents ne veulent pas entendre parler. »
De continuer, elle nous confie sa situation financière et professionnelle. « Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Je faisais du petit commerce pour ma mère au marché avant son décès. J’aurais aimé aller à l’école pour étudier, mais ce n’était pas possible. J’ai appris la couture, ce qui me permet de gagner un peu d’argent pour subvenir à mes besoins. Mon mari a beaucoup d’argent à Kankan, où il gère de nombreux magasins, mais obtenir de l’argent de lui est toujours un problème. Je pense que c’est à cause de l’argent que mon père m’a donné en mariage. Mon mari était riche et mon père n’a pas résisté. D’ailleurs, l’endroit où mon père travaille appartient à mon mari. » Dit-elle.
Cependant, vu sa situation, Dame KK conseille, « je voudrais dire à nos parents d’éviter de marier leurs filles trop jeunes. Cela comporte beaucoup de risques. Les parents doivent comprendre que les filles ont aussi des droits. » Affirme-t-elle.
Si des filles sont données en mariage à cause de la pauvreté ou encore d’autres causes, les Amazones de le Presse Guinéenne, soutenues par Girls First Fund, sont engagées à dénoncer, défendre et sensibiliser via leur métier de journaliste et leur combat féministe.
Pilimini