Le jeûne, l’un des cinq (5) piliers de l’islam est fait d’avantages, de devoirs, de droits, d’interdits et de récompenses, bien sûr comme toute pratique. Pour ce, nous avons rencontré un connaisseur du Ramadan et de ses bienfaits. Histoire de nous éclairer la lanterne sur plusieurs points.
S’agissant des avantages, Oustaz Sow nous explique : « Le jeûne a des avantages spirituels, sociaux et physiques. L’avantage spirituel aide à entrainer l’homme à l’endurance et lui inculque l’autodiscipline et la crainte. Quant aux avantages sociaux, le jeûne habitue la communauté à l’organisation et à l’union, à l’amour, la justice et à l’égalité. Du point de vue physique, il apporte la santé et régénère l’estomac, débarrasse le corps des mauvais produits, » explique Oustaz Sow.
D’après Oustaz, tout musulman qui a atteint l’âge de la puberté est appelé à jeûner , si ce dernier est atteint d’une maladie guérissable, il peut manger durant le ramadan et rembourser dès que possible l’équivalent des jours qu’il a mangé. Et si la maladie est inguérissable l’intéressé doit offrir un kilo et demi de riz, à un pauvre chaque jour pendant 29 ou 30 jours, durant ou après le Ramadan, s’il a les moyens.
Durant le mois de Ramadan, le musulman doit aussi respecter tout ce qui est interdit par l’islam. Par contre, il y a des pratiques qui ne sont pas interdites par la religion, mais qui sont interdites pendant le jeûne. « Manger et boire pendant la journée, avoir des rapports sexuels avec sa femme pendant la journée, sont formellement interdit. En plus, il ne faut pas exagérer le rinçage de la bouche et l’aspiration de l’eau par le nez pendant l’ablution. Il faut éviter de donner des baisers charnels et éviter de contempler sa femme avec besoin, évoquer des paroles de sexualité, éviter de mâcher du swing gum, éviter de gouter aux sauces pour en connaitre le gout, éviter de rincer la bouche en dehors des ablutions, » dixit Oustaz.
Les actes qui annulent le jeûne, « toute chose qui arrive dans l’estomac, que ça soit par la bouche, les narines, le sexe ou autre canal. L’émission du sperme provoqué par un regard, par un contact ou par imagination annule le jeûne . Le vomissement provoqué annule le jeûne , car il y a un hadith qui dit que tout vomissement volontaire rompt le jeûne , le cas contraire n’annule pas le jeûne , » nous enseigne Oustaz Sow.
Il affirme que, « les injections ne gâtent pas le Ramadan, si elles sont destinées à soigner. Au contraire, la perfusion gatte le jeun, car c’est de l’eau qui rentre dans le corps et ça arrive dans l’estomac, or c’est dit que tout ce qui atteint l’estomac que ça soit du liquide, du gaz ou du solide rompt le jeûne .»
Des cas par erreur peuvent aussi jouer contre le jeûne , « le simple fait d’avoir l’intention de couper le jeûne avant l’heure de la rupture rompt le jeûne , manger la nuit jusqu’après l’aube, sans se rendre compte annule le jeûne , rompre avant le coucher du soleil, sans s’en rendre compte annule aussi le jeûne . Quand il s’agit du fait de boire ou manger par oubli il y a deux cas. Certains imams d’alors disent que ça annule le jeûne , par contre d’autres disent que comme c’est un oubli, donc ça ne rompt pas le jeûne . Renier sa foi est un autre acte qui annule le jeûne , » c’est ce que dit Oustaz Sow.
Il y a aussi des cas excusables, « le crachat ne gâte pas le jeûne quel que soit la quantité, c’est un acte excusable du mois de Ramadan. Avaler une mouche involontairement, avaler la poussière de la rue ou la fumée sont excusables. Se réveiller dans l’impureté (c’est-à-dire faire le rapport avec sa femme et oublier de se purifier) est aussi excusable, ou aussi se réveiller pendant la journée avec le sperme. Ce qui gatte le jeûne , c’est ce qui vient de l’extérieur pas de l’intérieur comme par exemple le crachat, » selon Oustaz.
Il s’appuie sur ces points « un fou, une femme en période de menstrues, une femme enceinte si elle ne peut peux pas tenir le jeûne , ne doivent pas jeûner . Les personnes qui peuvent rompre le jeûne sont au nombre de quatre : un voyageur, le malade, le vieillard, la femme enceinte (celle-ci en remboursant doit en même temps donner l’aumône) ».
En fin, Oustaz Sow rappel aux couples que, « tout mari qui a les moyens, doit prendre soins de sa femme que ça soit pendant ou après le Ramadan. A tout moment il doit la nourrir, l’habiller, la soigner et satisfaire ses besoins. Mais ce n’est pas obligatoire de lui donner un cadeau pour la fêté du Ramadan. Ça dépend de ses moyens ».
Aminata Pilimini Diallo