Le mariage d’enfants : une tradition qui perdure malgré ses ravages !

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Le mariage d’enfants reste une pratique profondément enracinée dans nos sociétés, souvent justifiée par des arguments religieux ou culturels. Bien que des campagnes de sensibilisation soient menées par des ONG et des défenseurs des droits des femmes, cette pratique continue de briser des vies, notamment celles de jeunes filles, parfois âgées de seulement 12 ou 14 ans, mariées de force et exposées à des risques sanitaires graves, voire mortelles.

Dans certaines communautés, le mariage précoce est vu comme un moyen de préserver la chasteté de la jeune fille, évitant ainsi, selon certains, la « fornication ».

Pour mieux comprendre cette perception, nous sommes allés à la rencontre d’Outaz Ramadane, imam de la mosquée de Koloma. Selon lui, l’islam autorise le mariage dès la puberté, considérée comme un signe de maturité :



« En islam, ce qui est considéré, c’est l’âge de la puberté. Lorsque la fille est mature, elle peut supporter le mariage, elle peut tenir les rapports intimes, elle peut tenir une grossesse, là elle est mature. Donc il n’est pas dit qu’il y a un âge minimum ou maximal pour le mariage. Donc si elle est mature, elle peut se marier. »

Cependant, cette interprétation pose problème, car dans la réalité, beaucoup de ces jeunes filles ne sont pas prêtes physiquement ni psychologiquement pour le mariage. Nombreuses sont celles qui meurent en couche, incapables de supporter une grossesse à un âge si précoce.

Au-delà de l’âge, une autre problématique majeure est celle du consentement. Beaucoup de ces mariages sont arrangés sans l’avis des jeunes filles concernées. Pourtant, Outaz Ramadane insiste sur le fait que l’islam condamne fermement les mariages forcés :

« Le consentement en islam, c’est quelque chose qui est obligatoire, qui est recherché. Il n’y a pas de mariage forcé en islam. On ne force pas la main de la fille. Ça, c’est formellement interdit. On ne force pas aussi le garçon à marier une fille. Donc là, le consentement, ça, c’est quelque chose que l’islam recommande pour les deux sexes. Et pour la fille et pour le garçon. Donc, il n’y a pas de mariage forcé. Cela est formellement interdit par l’islam. »

Malgré ces principes, la réalité sur le terrain est toute autre. De nombreuses familles, souvent influencées par une mauvaise interprétation des textes religieux, continuent de donner leurs filles en mariage précocement et sans leur consentement.

Hawa Soumah

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