De nos jours, le viol est un phénomène qui n’est tabou pour personne. Depuis plus de deux ans maintenant, le nombre de plaintes des cas de viols est recrudescent en Guinée. Des mineures, des jeunes filles et même des vieilles sont victimes en longueur de journée. Certains auteurs sont arrêtés d’autres disparaissent dans la nature sans suite. Le cas le plus récent s’est passé il y a une semaine à Conakry, où une fillette de 12 ans a été violée par quatre jeunes dont son petit ami.
Elle est élève comme ses bourreaux qui sont ses voisins, ils habitent tous au centre ville de Kaloum. Le cas s’est passé pendant la nuit selon commissaire Boubacar Kassé, et trois jeunes ont été arrêtés, l’autre est en cavale.
D’après commissaire Kassé, dans la déposition, la fille serait violée à tour de rôle par les quatre jeunes, lorsque deux attrapaient les mains de la victime, le troisième tenait les pieds et le quatrième passait à l’acte, puis ils se changeaient les rôles afin que chacun passe à l’acte.
Arrêtés et mis à la disposition de la sûreté, les jeunes attendent la décision de la justice. Mais d’ici là, leurs familles sont parties plaider afin que la famille de la victime pardonne. Alors, les familles des auteurs et de la victime se rendent tous au bureau du commissaire pour « arranger à l’amiable ». Frustré par la lecture de la déposition et l’attitude innocente de la victime, commissaire Kassé se met sur ses nerfs et décide d’inculper le père adoptif de la fillette s’il ne sortait pas de son bureau « immédiatement ».
« Je suis choqué d’entendre la famille d’une victime plaider pour des violeurs parce qu’ils sont des soi-disant voisins. En tant qu’élément du ministère public, mon rôle c’est de rendre justice. Je ne dis pas que les juges ne vont pas les pardonner, mais moi je ne vais pas les libérer, je reste sur ma décision qui est celle de les déférer,» nous a-t-il confié.
La victime qui était là avec son père, ne pouvait dire un mot, elle avait la bouche qui refusait de coopérer, son père montrait une mine de regret, pour avoir plaidé pour les bourreaux de sa fille, il promet qu’il ne demandera plus pardon.
Si aujourd’hui, les activistes des droits des femmes se battent pour que cessent les violences faites aux femmes, les parents des victimes restent le plus grand obstacle à cette lutte.
Pilimini