Elle a été honorée tout récemment par les jeunes du club littéraire, à l’occasion de la journée internationale de l’écrivain africain. Mme Zeinab Koumanthio Diallo, écrivaine et directrice générale du musée du Fouta, a reçu le prix ‘’Grand Baobab de la Littérature’’, le 7 novembre dernier à Conakry.
Première femme écrivaine de Guinée sortie d’une université guinéenne, première poétesse guinéenne, elle dédie son prix à toutes ces femmes pionnières, qui ont ouvert la marche aux femmes guinéennes. « Je veux parler de madame Sira Baldé qui est la première romancière guinéenne, elle vit à Labé, de madame Kesso Barry qui a écrit ‘’princesse peulh’’, elle est la deuxième romancière et de moi-même avec mon livre ‘’épine de l’amour’’ », dixit Mme Koumanthio.
Ces femmes qui prennent la plume pour exprimer leur vécu ou décrire la vie des autres, sont toujours moins nombreuses dans la littérature guinéenne. Mais c’est quoi être femme et écrire ? « Etre écrivaine c’est d’abord affuter son arme pour être la voix des sans voix. Quand nous on commençait, les femmes subissaient des exactions et moi personnellement ça m’a poussé à prendre la plume. La femme écrivaine n’a jamais démérité, quand elle commence elle continue, » explique Mme Zeinab Koumanthio.
Elle a trois romans et 14 livres dont « Koumanthio Waali Sanè, Trois trônes pour une princesse », un roman que madame Koumanthio a dédié à la mère du dernier roi de Labé, Alpha Yaya Diallo. « Parce que je me suis dit que les femmes se sacrifient dans l’ombre. On parle du roi on ne parle jamais de sa mère, on parle du ministre ou du président on ne parle pas de sa mère. Des grands hommes on les connaît mais on connaît très peu leur maman. Cette femme elle a été sacrifiée pour l’unification des ethnies, elle-même s’est sacrifiée pour permettre à beaucoup aujourd’hui de vivre ensemble tranquillement. Et moi je me dis qu’elle mérite qu’on prenne la plume pour la décrire afin que les jeunes générations sachent qui elle est, » argumente-t-elle.
Mme Zeinab Koumanthio Diallo, conseille aux parents, même s’ils ne sont pas instruits, d’habituer aux enfants à la lecture.
A noter qu’elle est la troisième personne à recevoir ce prix « Grand Baobab de la Littérature », après Djibril Tamsir Niane qui est le premier à le recevoir et Lamine Kapi Camara.
Aminata Diallo