Fille du fondateur de L’Oréal, Liliane Bettencourt est morte le 21 septembre à l’âge de 94 ans. Devenue au fil des années la femme la plus riche du monde (selon Forbes en mars 2017), elle avait conforté l’hégémonie mondiale du groupe de cosmétiques.
Née le 21 octobre 1922 à Paris, Liliane Schueller, orpheline de mère très jeune, envoyée d’abord chez les Dominicaines à Lyon, est surtout élevée par son père, Eugène Schueller.
Liliane vit au rythme de l’entreprise de son père. En 1932, la famille partage son temps entre le 16e arrondissement de Paris et la somptueuse villa de L’Arcouest, sur la côte nord de la Bretagne.
A 27 ans, Liliane épouse ce fils de bourgeois normand, catholique et traditionaliste. Liliane et André Bettencourt auront une fille unique, Françoise, qui voit le jour en 1953, à Neuilly-sur-Seine. Quatre ans plus tard, à la mort d’Eugène Schueller, Liliane doit prendre les rênes de L’Oréal. Son mari et le petit cercle, auquel appartient le couple Pompidou, la conseillent et l’entourent. Elle connaît L’Oréal mieux que personne. L’entreprise a toujours fait partie de sa vie. A 15 ans, son père l’a envoyée à l’usine d’Aulnay coller des étiquettes sur les bouteilles de shampoing pendant ses vacances.
Première actionnaire de L’Oréal, Liliane Bettencourt devient la gardienne du temple. Le dauphin de son père, François Dalle, codirecteur de L’Oréal depuis 1948, dirigera l’entreprise. Sur ses conseils, en 1963, elle approuve l’entrée en Bourse qui fera sa fortune. Elle écoute Georges Pompidou qui, en 1969, lui suggère pour éviter toute nationalisation en cas d’arrivée de la gauche au pouvoir d’accueillir un partenaire dans le capital. Elle fera entrer le suisse Nestlé en 1974 comme deuxième actionnaire de L’Oréal.
Au fil du temps, Liliane Bettencourt délègue une part de ses responsabilités à son époux, qui meurt en 2007, puis à son gendre, Jean-Pierre Meyers. L’affaire Banier joue un rôle profondément destructeur dans les relations entre la propriétaire de L’Oréal et sa fille, qui obtient la mise sous tutelle de sa mère en 2011. Trois ans plus tard, en février 2014, le scénario catastrophe qui hante les politiques est évité : L’Oréal ne sera pas croqué par le groupe suisse, rapporte lemonde.fr.