Dans les quatre coins du monde, les travailleurs de maison sont indispensables mais le plus souvent pris comme des personnes sans aucune importance. Ils sont maltraités et sous-estimés par leurs employeurs et par leur entourage. Pour lutter contre ces tares, Mme Doukouré, se présente devant la presse pour parler du « travail décent pour les travailleurs et travailleuses domestiques et de la convention 189 de l’OIT qui les protège ».
Mme Doukouré Asmaou Bah est secrétaire générale du syndicat national des employés de maison de Guinée et présidente du réseau africain des travailleurs domestiques, elle affirme que, « les travailleurs domestiques sont des travailleurs qui ont droit tout comme les autres travailleurs, à un travail décent. Le 16 juin 2011 la conférence internationale de l’organisation internationale du travail OIT, a adopté la convention 189 sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques, également appelée convention sur le travail domestique 2011 ».
Le travail domestique est une occupation importante pour des millions de personnes pouvant observer jusqu’à 10% de la force du travail dans certains pays, martèle Mme Doukouré. Toutefois, dit-elle, ce travail n’est pas apprécié à sa juste valeur et il est mal réglementé. De nombreux travailleurs domestiques sont surmenés, sous payés, dépourvus de protection et exposés à toutes sortes d’abus, d’après Mme Asmaou Bah. Pour toutes ces raisons, « l’OIT soutient avec vigueur, la mise au point ce nouvel instrument, qui traite des conditions particulières dans lesquelles est effectué le travail domestique et vise à renforcer les diapositifs de protection des travailleurs domestiques ».
Pour la secrétaire générale du syndicat national des employés de maison de Guinée et présidente du réseau africain des travailleurs domestiques, « les travailleurs domestiques sont les plus exploités et les plus maltraités au monde majoritairement, mais pas exclusivement féminines. Payés de façon irrégulière, ils ont des heures de travail excessivement longues, pas de repos et sont exclus aux protections sociales, comme la sécurité sociale ou encore les congés de maternité. Ces travailleurs et travailleuses parfois subissent des maltraitances physiques, psychologiques, sexuels et privés de nourritures, la réclusion forcé et la traite vers le travail forcé ».
L’OIT estime qu’il y a plus de filles de moins de 16 ans dans les services domestiques que dans n’importe quelle autre catégorie de travail des enfants. Cependant, les femmes et filles migrantes sont un autre sujet de préoccupation. Parmi elles, « on trouve un nombre de plus en plus important des travailleuses domestiques et elles sont souvent exposées à un très haut risque d’exploitation en raison de la politique liant le statut de travailleurs immigrés et des employeurs individuels, des frais de recrutement excessifs, des barrières de la langue et de la confiscation des passeports » dixit Mme Doukouré.
Six (6) éléments de protection pour les travailleurs domestiques :
1- Protection juridique globale
La protection du travail dans la législation nationale qui s’applique au secteur officiel devrait entre étendu aux travailleurs domestiques, afin de leur garantir une protection égale au regard à la loi y compris en ce qui concerne les clauses concernant le salaire minimum, les jours de repos, la liberté d’association etc. Ainsi des clauses spécifiques, qui prennent en compte les circonstances uniques du travail domestiques comme les conditions de vie.
2- Protection spéciale sur les enfants travailleurs domestiques
En raison des risques inhérents pour les enfants, le travail domestique devrait être interdit avant l’âge de 15 ans. Les dispositifs des protections du travail qui s’appliquent aux autres enfants travailleurs âgés de 15 à 17 ans, devraient être étendus aux enfants travailleurs domestiques et des mesures spécifiques prises afin d’assurer leur accès à l’éducation.
3- Protection spéciale pour les travailleurs domestiques migrants
Les visas temporaires délivrés aux travailleurs domestiques migrants devraient être délivrés indépendamment de l’employeur et être administré par le biais du gouvernement et des autorités du travail centralisées, car le fait de lier le statut d’immigré des travailleurs et leurs employeurs est souvent un facteur qui favorise les situations d’exploitation et de travail forcé.
4- Contrat de travail explicite
Les travailleurs domestiques ont droit de recevoir une description claire et écrite des conditions précises de leur emploi y compris une description précise de leurs taches, des horaires, de la rémunération, des jours de repos, des conditions de travail, etc.
5- Mesure visant à protéger les travailleurs domestiques des violences physiques, sexuelles, psychologique et du harcèlement
De telles mesures incluent des mécanismes confidentiels, accessibles et adoptés au contexte culturel pour porter plainte, des enquêtes rapides et sérieuses sur les allégations de maltraitance. La poursuite des coupables et des services de déplacement et soins pour les travailleurs qui ont été victimes de telles maltraitances.
6- Surveillance
Tant les employeurs des travailleurs domestiques et les agents de placement doivent être soumis à des mécanismes d’enregistrement et de surveillance afin de garantir le respect de leur obligation légale, notamment de l’interdiction de faire payer des frais de recrutement et de placement exorbitants .
Ces éléments appliqués seront un pas en avant pour la protectif des droits et de la dignité des travailleurs domestiques, adultes et enfants et seront une mesure stratégiques, forte, permettant de faire obstacle au travail forcé, à la traite des êtres humains et à la pire forme de travail des enfants, c’est du moins ce qu’affirme Mme Doukouré Asmaou Bah.
Aminata Diallo