Son histoire créé l’émoi partout dans le monde. Nusrat Jahan Rafi, une jeune Bengalie de 19 ans, a été récemment brûlée vive pour avoir dénoncé des abus sexuels.
Elle s’était rendue à la police avec sa famille pour se plaindre du directeur de son école islamique, qui aurait commencé à la toucher de manière inappropriée, avec qu’elle réussisse à s’enfuir. Le 6 avril, alors qu’elle avait refusé de retirer sa plainte, au moins quatre personnes l’auraient isolée sur le toit de l’école pour l’asperger d’essence et la brûler vivre.
D’après cnews.fr, elle est décédée de ses blessures quatre jours plus tard. La nouvelle de sa mort a entrainé une série de manifestations dans tout le pays, demandant au gouvernement de renforcer ses lois pour protéger les femmes. Une foule immense s’est déplacée pour les funérailles de l’étudiante.
Selon leparisien.fr, la police a précisé ce vendredi que l’une des 17 personnes arrêtées en lien avec ce meurtre a accusé le directeur de l’école d’en être le commanditaire. « Il leur a dit de faire pression sur Nusrat Jahan Rafi pour qu’elle retire sa plainte ou de la tuer en cas de refus », a déclaré l’officier de police responsable de l’enquête.
Il a expliqué qu’au moins cinq des personnes arrêtées, dont trois camarades de classe de la victime, l’ont attachée avec un foulard avant de l’asperger de kérosène. « Le plan était de faire croire à un suicide. Mais il a échoué car l’écharpe a brûlé, libérant les pieds et les mains de Nusrat Jahan Rafi qui est parvenue à redescendre », avant de mourir quelques jours plus tard.
Nusrat Jahan Rafi avait porté plainte fin mars pour harcèlement. « Ce n’est pas grand-chose », avait alors réagi le policier qui a pris la plainte, selon une vidéo qui vient d’être diffusée et qu’elle avait enregistrée après la terrifiante attaque dont elle a été victime. « Il m’a touchée », dit-elle à propos du directeur, identifiant aussi certains de ses agresseurs. « Je me battrai contre ce crime jusqu’à mon dernier souffle », expliquait-elle alors. Souffrant de brûlures sur 80 % de son corps, Nusrat Jahan Rafi est finalement morte à l’hôpital le 10 avril.
La Première ministre du pays, Sheik Hasina, a promis qu’aucun des «coupables ne sera épargné par la justice». De leur côté, les ONG s’en prennent directement aux responsables politiques. «Le meurtre horrible d’une jeune femme courageuse qui demandait la justice reflète la faiblesse du soutien apporté par le gouvernement bangladais aux victimes d’agressions sexuelles», déclare Meenakshi Ganguly, directrice pour l’Asie du Sud à Human Rights Watch.